Tlemcen cité des arts et de l'histoire

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zaouias de tlemcen. [2490]

tlemcen13

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tlemcen13

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Posté le : 20/10/2006 à 23:01 (Lu 1230 fois)
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bonsoir à toutes et à tous.
En ce mois saint qu'est le mois de ramadhan je voudrai vous mettre à contribution pour rechercher toutes les informations sur els zaouias de tlemcen(historiques,chefs,pratiques...etc)

bonne fin de ramadhan à tous.

Re: zaouias de tlemcen. [2493]

Arslane

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Posté le : 21/10/2006 à 09:33 (Lu 1227 fois)
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Rien que ça...! On dit Zaouia et hop! la baraka devient tombeau de saint (j'ai pas dis ton beau sein )

Re: zaouias de tlemcen.

Arslane

Voir son profil  MSN messenger : arslane

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Posté le : 21/10/2006 à 17:33 (Lu 1222 fois)
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Le soleil vient juste de disparaître. Il ne fait plus jour mais pas encore tout à fait nuit. "Allah akhbar !", entonnent les muezzins dans toutes les mosquées. En un instant, Oran se transforme en ville morte. Plus personne dans les rues. Plus une voiture à l'horizon. Plus un bruit. Oran la Bahia (la belle), capitale du raï, réputée pour sa joie de vivre et son ouverture d'esprit, se met au diapason de toute l'Algérie. Elle s'immobilise. Se paralyse. C'est l'heure du f'tour, le repas de rupture du jeûne. En famille, chacun se libère du tourment qu'il endure depuis l'aube. Il peut enfin manger, boire, fumer...


"Purée ! Y a encore une heure à tirer... Un café et une clope, je rêve que de ça !" Toute la journée, Nebil et son cousin Seddik, 28 et 26 ans, Ray-Ban et casquette sur la tête, ont tourné en rond. Ils se sont levés le plus tard possible pour raccourcir l'épreuve. Mais comment tuer le temps lorsqu'on a faim, soif, et l'obsession d'une cigarette ? Chaque jour, à partir de 16 heures, ils se sentent "sur le point d'exploser". Alors, pour se "calmer les nerfs", ils vont se livrer à la seule activité qui vaille, en période de ramadan : faire des courses, et de façon compulsive. "On achète tout ce qui passe ! On voit des soles, on achète ! On voit des crevettes, on achète ! On voit de la viande, on achète ! On accumule aussi toutes sortes de pains. On n'en fera rien, mais on s'en fout. Et demain, rebelote !", résume Nebil, rieur et désabusé.

Si les cafés et les restaurants d'Oran sont tous fermés, c'est la cohue dans les marchés. Le plus prisé est l'immense Medina J'dida, ou "marché de la Ville nouvelle", réputé pour son abondance et ses bas prix. En prenant garde aux pickpockets - fléau d'Oran -, on se fraie un chemin entre des têtes de mouton ensanglantées, des monceaux de dattes, des gâteaux de l'Aïd, des cageots de coqs vivants, de dindes, de lapins, que le vendeur égorge d'un geste preste avant de les tendre au client...

"Pendant le ramadan, on ne mange pas, mais on ne pense qu'à ça, du matin au soir ! Finalement, ce mois de jeûne, c'est le mois de la bouffe !", s'esclaffe Seddik. Lui et Nebil regrettent-ils que le carême fasse partie des cinq obligations de l'islam ? Ils sursautent. "Pas du tout. On y tient, c'est un mois de fête !", répondent-ils, sincères.

Les Oranais, comme la plupart des Algériens, portent un regard à la fois chaleureux et distancié sur le ramadan. S'ils en déplorent "la folie dépensière", ils en chérissent le côté festif, le temps passé en famille, le sentiment d'appartenance, les rituels, les plats et les gâteaux qu'on sert le soir : la h'rira (ou chorba), soupe traditionnelle à la tomate, aux pois chiches et à la coriandre. Les boureks, feuilletés de viande en rouleau ou en triangle. Le tajine h'lou, aux pruneaux et aux abricots. La chamiya, gâteau de semoule et de miel... "En Occident, on ne voit dans le ramadan qu'une contrainte, mais c'est surtout une joie", souligne l'écrivain Fatema Bekhaï, auteure de livres à succès (Izuran, La Femme du caïd).

Ce plaisir commence par le cérémonial de préparation du carême : grand nettoyage de la maison, achat de vaisselle neuve et de linge de table, purification au bain ou au hammam... Après l'euphorie du premier jour de jeûne, s'installent la fatigue, la nervosité et les maux de tête. La nuit, on ne dort pas, ou très peu. On mange, on va à la mosquée, on regarde la télévision. Les feuilletons "spécial ramadan" et les "sketches chorba", destinés à faire rire, sont une institution.

Cette année, les déboires de Wahiba, épouse d'un homme calculateur et fourbe de quinze ans son cadet, passionnent les familles. Pas question de louper ces épisodes d'une heure, diffusés chaque soir à 20 heures sur Canal Algérie. Tournée par une réalisatrice algérienne qui joue le rôle de l'héroïne, cette saga ne donne pas une image très flatteuse des mâles algériens, mais les femmes s'y retrouvent.

Après ce moment de communion télévisuelle, on sort. Il fait encore beau et chaud en cette fin octobre. On se promène, on se rend visite, on va au parc d'attractions, ouvert jusqu'à minuit. Les privilégiés vont au concert, écouter des conférences, du raï, du chaâbi ou de la musique andalouse. Les autres se contentent d'arpenter le front de mer ou de regarder les amuseurs publics sur la célèbre place d'Armes. Ils s'assoient sur les marches du théâtre ou de la mairie, sous les deux énormes lions de bronze moqués par Camus. Mais le lieu le plus prisé d'Oran, les soirs de ramadan, c'est la rue d'Arzew.

Transformée en zone piétonnière, cette artère commerçante est noire de monde jusqu'à 1 heure du matin. Un cornet de glace à la main, les femmes déambulent avec leurs enfants d'un magasin à l'autre. Les boutiques de vêtements et de chaussures sont prises d'assaut. Le jour de l'Aïd el-Fitr - qui tombera cette année le 23 ou le 24 octobre, en fonction du dernier quartier de lune -, les enfants doivent être habillés de neuf des pieds à la tête, quitte à ce que les parents s'endettent.

Au travail, chacun en fait le moins possible. Dans l'administration et les entreprises privées, les horaires ont été aménagés. Les femmes sortent du bureau une heure plus tôt, cuisine oblige.

"Trop, c'est trop ! On ne parle que du ramadan ! Tout tourne autour de ça. Dans les foyers, à la radio, à la télévision, on n'entend qu'un mot : ramadan !", déplore Fatema Bekhaï, regrettant l'époque où le ramadan se faisait "gentiment, discrètement". Le sentiment religieux était "sincère". Aujourd'hui, le "paraître" l'emporte sur le reste. "La religion est devenue un fonds de commerce. On fait des dons pour que ça se sache. On va à la mosquée pour que ça se voie", regrette-t-elle. Même constat de Kouider Metair. Cet animateur de l'association culturelle Bel Horizon se souvient que, dans les années 1970, on pouvait boire, manger et fumer en public, dans la capitale de l'Ouest algérien, en plein ramadan. Impensable aujourd'hui.

En dépit de ses cabarets, de ses prostituées, de son haschisch et de son alcool - "Ici, entre un bar et un bar, il y a encore un autre bar", dit-on en riant -, Oran la fêtarde n'échappe pas à la tendance générale. Ici, comme dans tout le monde arabo-musulman, on assiste, toutes ces dernières années, à un retour des traditions et du religieux. Les filles se plaignent d'être harcelées dans la rue si elles s'habillent à l'européenne. Cheb Abdou, "la raï-queen" d'Oran, connu pour son talent et ses préférences sexuelles - il est gay, le clame et se pare de bijoux de femmes -, a décidé de mettre une sourdine à ses provocations.

"Je veux me ranger un peu, maintenant que je suis père", explique en souriant ce géant doux et généreux, à la voix chaude, aux allures de Boy George et d'Elvis Presley, tout en couvant des yeux un petit garçon de 2 ans qui lui ressemble. Cheb Abdou dit sentir "une montée d'intolérance" en Algérie. Il ne renoncera ni à défendre les droits des gays ni à chanter ce qu'il veut - tel ce tube : "Il est vieux, il est gros, et je l'aime" -, mais il évite, désormais, de paraître en public travesti et fardé. Il respecte le carême et, ce mois-là, ne boit pas d'alcool.
"Il faut être très fort de caractère pour ne pas céder à la pression sociale. Celui qui n'observe pas le ramadan - tabou suprême - est aussitôt marginalisé et se sent vite coupable", observe Hocine, avocat. Le lien créé par ce mois de jeûne est d'autant plus difficile à rompre qu'il est souvent consenti avec joie. Un fils ou une fille émigré en France ou au Canada pratiquera le ramadan pour se sentir en communion avec sa famille.


"Je jeûne sur pression de 30 millions d'Algériens. C'est le seul mois de l'année où je me sens persécuté ! Aucun média étranger ne traite jamais de la profonde solitude d'un Arabe quand il est athée", confesse Cherif d'un air nerveux. C'est en se rendant pour la première fois aux Etats-Unis, il y a deux ans, que ce cadre d'une trentaine d'années a découvert qu'il avait perdu la foi.

"On passait en avion au-dessus de Washington. Tout d'un coup, je me suis dit : pourquoi faut-il que je croie en un système qui promet le salut à 1 milliard de personnes, sous prétexte qu'elles sont musulmanes, et le feu aux 6 autres milliards ?", se souvient-il. En rentrant à Oran, deux semaines plus tard, il a voulu discuter de cette question avec sa femme. "Ça l'a choquée. Et pourtant, elle est libérée. Mais elle adhère à l'idéologie ambiante : la vérité, c'est nous, les musulmans, qui la détenons !"

Cherif garde son secret pour lui. "En parler, ce serait entrer en conflit ouvert avec les autres, et inutile. Je préfère faire des concessions d'apparence, comme jeûner, pour mieux garder ma liberté de réflexion." Le jeune homme se dit "convaincu" que beaucoup d'Algériens pensent comme lui, sans arriver à verbaliser leur pensée. "Quand on est arabe et de moins en moins musulman, comme moi, on n'a sa place nulle part : ni en Algérie, où on étouffe, ni en Europe, où on ne veut pas de nous", lâche-t-il, démoralisé.

Ce qui l'irrite par-dessus tout, c'est cette impression que l'Occident classe les musulmans en deux catégories, et deux seulement. "Soit vous êtes un terroriste en puissance, dans la mouvance de Ben Laden. Soit vous êtes un musulman immigré assimilé (aux Européens). Le "troisième Arabe", le laïc, qui pense à la modernité, qui assume sa sexualité, qui réfléchit à sa religion, personne n'en veut !", assure-t-il douloureusement.

En cet après-midi d'octobre, une dizaine de femmes en djellaba et en hidjab (foulard islamique), assises par terre, surveillent de gigantesques bassines d'huile bouillante, posées à même le sol sur des réchauds. D'autres mettent la table. D'autres encore balayent le sol, installent des chaises, transportent des plateaux. Quand le soleil tombera, 450 personnes démunies viendront rompre le jeûne dans cette salle des fêtes transformée en "resto du coeur", à l'initiative de l'association Ezzhour, proche des islamistes. Deux cent cinquante autres bénéficiaires recevront un panier de nourriture.

"Les Algériens restent généreux et solidaires, quoi qu'on en dise. On le voit chaque année à l'occasion du ramadan. Ces repas proviennent tous de dons privés", déclare une jeune femme au beau visage encadré d'un hidjab noir. Comme beaucoup d'autres bénévoles de l'association, cette ingénieure de profession vient chaque jour à 6 heures du matin donner un coup de main, avant de se rendre au travail.

"Pendant le ramadan, chacun essaie de devenir "idéal", comme le Prophète l'a recommandé. Le carême est un stage accéléré pour tous les musulmans. On ne jeûne pas seulement avec la langue mais avec les lèvres : on évite de dire du mal des autres, et surtout, le jour de l'Aïd, on se pardonne les uns les autres", explique Aïcha, l'une des responsables d'Ezzhour. Jeûner permet de se "mettre dans la peau de celui qui est dans le besoin", insiste cette enseignante en psychologie, qui porte le hidjab "parce que Dieu le veut".

Aïcha voit dans "tous ces coups qui sont portés aux musulmans par l'Occident" - Palestine, guerre d'Irak, affaire des caricatures, propos de Benoît XVI - un revers positif : "Les jeunes éprouvent le besoin de vérifier ce que cachent tous ces mensonges et ces injustices. Ils sont ainsi de plus en plus nombreux à revenir vers l'islam", affirme-t-elle, paisible et sûre d'elle-même, avant de lancer avec un sourire en coin : "Bush nous fait une propagande gratuite !"

A une quinzaine de kilomètres d'Oran, la zaouïa de Sidi Mohamed Belkaid est considérée comme la plus grande école coranique d'Algérie, avec ses 6 000 mètres carrés, son cheikh (chef religieux) et ses 10 000 disciples. Pour la première fois cette année, les "causeries ramadanesques" sont retransmises chaque jour à la télévision algérienne. Ces douros Mohamadia (leçons mahométanes) sont un peu le pendant des douros Hassaniètes organisées au Maroc depuis plus de vingt ans. Le pouvoir algérien parviendra-t-il à contrecarrer l'influence des islamistes en réactivant ainsi l'islam traditionnel ? Difficile à dire. Beaucoup s'inquiètent, en tout cas, de voir qu'en Algérie, pays sunnite, le chiisme "a de plus en plus le vent en poupe". Le journaliste du Quotidien d'Oran, Kamel Daoud, qui a mené une enquête sur ce sujet, assure que les conversions sont de plus en plus fréquentes.

Hassan Remaoun, sociologue et professeur à l'université d'Oran, voit dans cet engouement pour le chiisme un phénomène conjoncturel, "plus politique que religieux", consécutif à l'admiration provoquée par la résistance du Hezbollah à Israël, ou à l'épreuve de force de la République islamique d'Iran avec les Etats-Unis.

Pour ce chercheur, il n'y a pas de véritable retour du religieux en Algérie, en dépit des apparences, mais une marche constante "vers la séparation de la sphère privée et de la sphère publique". Selon lui, les Algériens qui ne pratiquent pas le ramadan sont loin d'être une exception. "Ils se gardent de le dire, pensant que la société ne le tolérerait pas et que c'est leur affaire à eux", insiste-t-il. Pour lui, le phénomène de "sortie de la religion" dont parle le philosophe Marcel Gauchet à propos du monde chrétien touche également le monde musulman.

Si choc des civilisations il y a, Hassan Remaoun le sent "non pas entre l'islam et l'Occident, mais au sein même de l'islam", l'Occident n'étant, en fin de compte, qu'un catalyseur. L'avenir ne l'inquiète pas. "On assiste en ce moment au télescopage de plusieurs "révolutions" dans le monde arabo-musulman. Elles masquent le mouvement de sécularisation en cours. Elles peuvent même le ralentir, mais pas l'entraver", assure-t-il tranquillement...

Florence Beaugé





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