Tlemcen cité des arts et de l'histoire Tlemcen..Les américains arrivent.. |
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Posté le : 26/11/2006 à 11:35 (Lu 3924 fois) | | | Commentaire : Les Américains veulent investir dans le bâtiment
Les Américains veulent investir dans le bâtiment
L’attachée économique auprès de l’ambassade américaine à Alger a effectué dernièrement une visite de travail dans la wilaya de Tlemcen, afin d’explorer les voies et moyens de lancer un programme de partenariat entre les opérateurs économiques de Tlemcen et leurs homologues américains.
Après avoir visité quelques unités économiques à Tlemcen, la diplomate a eu une séance de travail avec le président de l’Union nationale des entrepreneurs algériens (UNEA), M. Abdelmadjid Denouni, en vue de circonscrire avec précision le cadre dans lequel devra évoluer ce programme de partenariat.
A ce sujet, M. Denouni n’a pas manqué de soulever trois paramètres qui constituent la préoccupation centrale de cette corporation. Il s’agit, selon le représentant des entrepreneurs, de l’apport des USA dans la mise à niveau des entreprises du BTPH, le développement de joint-ventures et de partenariat Algérie - USA et la formation de la main-d’oeuvre qualifiée.
M. Denouni a également souligné le fait que les opérateurs du BTPH ne sont pas touchés par le programme Meda. «Ce sont les préoccupations légitimes et nous ambitionnons d’édifier un véritable programme de partenariat entre les opérateurs des deux pays», fera-t-il observer. Selon M. Denouni, la diplomate américaine a pris acte de ces préoccupations tout en promettant d’autres rendez-vous pour affiner et asseoir une plate-forme de coopération mutuellement bénéfique aux opérateurs des deux pays et résolument tournée vers un avenir productif d’une complémentarité et d’échanges de savoir dans différents secteurs du BTPH.
Saïd B.

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Re: Tlemcen..Les américains arrivent.. [2834] |
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Posté le : 28/11/2006 à 08:28 (Lu 3913 fois) | | | L’ambassadeur des Etats-Unis annonce des facilités pour le visa
Des facilités pour la délivrance des visas, des programmes spéciaux pour l’Algérie, des assistances techniques et des possibilités d’investissement dans le pays, c’est la nouvelle stratégie adoptée par les Américains pour renforcer les liens entre les deux pays. Pour mettre à exécution tous les projets d’investissement, l’ambassadeur de Etats-Unis, M. Robert Stephen Ford, en visite hier à Oran, a invité les opérateurs économiques de l’Oranie à faire des prospections de marché aux Etats-Unis afin de faire connaître les opportunités d’investissement à leurs homologues américains. «La majorité des hommes d’affaires américains ne connaissent pas l’Algérie et pour qu’ils soient intéressés par le marché algérien, il faut les convaincre et attirer leur attention pour accroître plus vite les échanges commerciaux et élargir les investissements américains en Algérie et faire un meilleur business dans ce pays».
C’est un déclic qui doit se faire, selon l’ambassadeur, pour la concrétisation de tous les programmes qui ont été arrêtés pour l’Algérie, représentant le 2e partenaire des Etats-Unis, après l’Arabie Saoudite. Sur la question des visas, première préoccupation des opérateurs économiques, le diplomate américain a confirmé que des facilités seront accordées pour toutes les missions d’affaires ou touristiques.
Il suffit, précise l’ambassadeur, de prendre rendez-vous via Internet pour venir déposer le dossier en versant 100 dollars. Il annonce, dans ce cadre, qu’une moyenne de 5.000 visas sont délivrés, chaque année, par l’ambassade des Etats-Unis avec un taux de refus qui ne dépasse pas les 20%. Concernant la réouverture du consulat d’Oran, M. Ford a tenu à expliquer que «Il n’est pas prévu la réouverture du consulat d’Oran pour des problèmes financiers. Cela nous demande des moyens financiers très importants pour l’installation des équipements de sécurité très performants. Pour l’instant, le ministère des Affaires étrangères ne dispose pas de ces moyens pour le faire et assurer de ce fait la sécurité des personnes».
Pour ce qui est de la privatisation des entreprises, l’ambassadeur a fait part de l’intérêt des hommes d’affaires américains pour ces sociétés et notamment le CPA pour lequel ces derniers ont soumissionné. «Si l’opération se déroule bien, cela va ouvrir la porte pour d’autres projets pour nous», conclut M. Ford.
B. Mokhtaria

Bientôt on verra l'Emir Abdelkader sculpté par les américains sur les flans de lalla setti de Tlemcen
A quand un centre culturel Anglo-américain à Tlemcen?
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Re: Tlemcen..Les américains arrivent.. [2835] |
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Posté le : 28/11/2006 à 08:43 (Lu 3912 fois) | | | L’AMBASSADEUR DE GRANDE-BRETAGNE SE CONFIE AU QUOTIDIEN D’ORAN
Khalifa, le visa et le reste
Entretien Réalisé Par Hamid Guemache Et Kamel Daoud
Dans cet entretien, l’ambassadeur de Grande-Bretagne à Alger, M. Andrew Tesorière, développe les grands axes de la politique de son pays en Algérie.
Il annonce la construction d’un nouveau siège pour la représentation diplomatique du Royaume-Uni à Alger, évoque la question des visas, la promotion de la langue anglaise, la société civile algérienne, la communauté algérienne basée en Grande-Bretagne, la coopération énergétique entre les deux pays et l’évolution des relations politiques et économiques entre les deux pays.
Le Quotidien d’Oran: Monsieur l’Ambassadeur, fortement présent dans l’environnement économique et énergétique algérien, votre pays reste très discret médiatiquement et peu porté à cultiver son image auprès des Algériens. Quel est le tableau réel de ce qui se passe entre l’Algérie et le Royaume-Uni ?
Andrew Tesorière: Nos relations avec l’Algérie sont excellentes. Ces derniers mois, il y a eu beaucoup d’activités stratégiques. La commission ministérielle bilatérale est très active. Nos ministres se parlent souvent au téléphone sur des sujets communs. Il y a aussi une commission parlementaire qui se réunit dans les deux pays. Des visites de délégations commerciales, de navires de guerre. Nous avons aussi une coopération dans plusieurs domaines comme la défense, la justice, le commerce, les services financiers, l’éducation et la formation. Avec la société civile algérienne, il y a un contact permanent. Nous avons des projets avec des associations locales. Nous essayons d’identifier des multiplicateurs, par exemple des dirigeants de la société civile, des associations bien gérées et transparentes avec qui nous pouvons travailler. Nous avons identifié des partenaires dans le secteur féminin et nous avons beaucoup d’idées dans les services de développement. Tout cela n’est pas très visible, mais nous privilégions l’efficacité. Pour cette question d’image, c’est vrai, car cela dépend de facteurs comme l’engagement et l’importance de ressources. Nos venons de doubler les effectifs de l’ambassade qui sont actuellement à vingt personnes.
Q.O.: Votre ambassade réside dans un hôtel. Le service des visas est à Tunis, malgré l’amélioration de la situation sécuritaire en Algérie. Cela ne correspond pas à la qualité des relations politiques et économiques entre les deux pays. A quand le retour à Alger du service des visas et le déménagement des services de votre ambassade dans un nouveau siège ?
A.T.: Nous venons d’obtenir le permis de construire pour le siège d’une nouvelle ambassade. La construction de ce siège va durer deux ans et demi. Nous cherchons des locaux adéquats pour les entretiens des demandeurs de visas. La construction d’un nouveau siège pour notre ambassade à Alger est très importante et cela va améliorer nos conditions de travail. Le travail à l’hôtel n’est pas facile. Je suis arrivé à Alger avec un mandat pour relancer les relations bilatérales, mais j’ai trouvé que les moyens n’étaient pas suffisants. Je ne disposais que d’un bureau au fond d’un couloir de l’hôtel Hilton. Pour les projets, par exemple, nous sommes en train de travailler avec les autorités de votre pays pour permettre à la BBC de diffuser ses programmes radios sur la bande FM en arabe et en anglais. Les discussions avancent bien. L’équipementier sportif UMBRO discute avec la Fédération algérienne sur un programme de coopération et de sponsoring destiné aux jeunes.
Q.O.: L’Angleterre est l’un des premiers clients du gaz algérien. Pouvez-vous nous donner l’état des relations énergétiques entre l’Algérie et votre pays dans un contexte mondial marqué par de fortes tensions autour des sources d’approvisionnement en énergie ? Le Royaume-Uni est-il intéressé par la conclusion d’accords gaziers à long terme avec l’Algérie ?
A.T.: La coopération énergétique entre nos deux pays se porte bien. Actuellement, environ 5% de nos besoins en gaz viennent de l’Algérie et la Grande-Bretagne souhaite porter ce taux entre 10 et 12% à l’horizon 2012-2015. Cela peut être plus et je suis convaincu que ce sera le cas. La Grande-Bretagne va acheter beaucoup de gaz algérien dans le futur, mais nous savons que le gaz algérien est fortement sollicité par d’autres pays. Les compagnies pétrolières et gazières britanniques restent fidèles au marché algérien et attendent la publication des détails de la nouvelle loi sur les hydrocarbures.
Q.O.: Comme les autres pays européens, la Grande-Bretagne cherche à sécuriser ses approvisionnements en énergie. Ce concept nouveau signifie-t-il seulement la conclusion d’accords gaziers à long terme ? Y a-t-il des perspectives de coopération dans d’autres domaines ?
A.T.: La sécurisation des approvisionnements en énergie est un concept global qui comprend aussi bien les accords sur les quantités que la stabilité politique, la bonne gouvernance, la prise en charge des problèmes environnementaux, l’investissement, le problème de disponibilité du gaz. Les pays producteurs de gaz doivent nous rassurer sur les chiffres et les prévisions de production. A la base, c’est d’avoir une confiance mutuelle et une bonne entente.
Q.O.: Votre pays est présent militairement en Irak et en Afghanistan, deux pays musulmans. Sur le dossier du nucléaire iranien, il est partisan de sanctions politiques et économiques contre l’Iran. La politique arabe de votre gouvernement est de plus en plus contestée, même dans votre pays. Cela n’influe-t-il pas sur l’image de votre pays en Algérie ? Quelle est aujour-d’hui la place de l’Algérie et du Maghreb dans la politique internationale du Royaume-Uni ?
A.T.: Les relations diplomatiques entre l’Algérie et le Royaume-Uni sont anciennes et remontent à 1580, avec l’installation d’un Consul général britannique à Alger. L’Algérie représente beaucoup de choses pour notre pays. Tout est en train de changer dans le monde. L’Algérie a aussi exprimé son intérêt au Commonwealth. Pour ce qui est de notre engagement en Irak et en Afghanistan, cette question est rarement soulevée lors de mes déplacements et mes entretiens dans votre pays. J’ai visité plusieurs villes algériennes et je vais continuer à le faire. J’ajoute que les questions internationales ne compliquent pas nos rapports avec l’Algérie, tout comme les facilités d’accueil offertes aux islamistes il y a quelques années. C’est déjà de l’histoire ancienne.
Q.O.: En dehors des hydrocarbures, peut-on connaître les secteurs qui intéressent les entreprises de votre pays et sur le retour et le développement de la compagnie British Airways ?
A.T.: Les sociétés britanniques ne sont pas présentes seulement dans le secteur énergétique, mais dans d’autres domaines. Par exemple, il y a trois sociétés britanniques qui ont investi en Oranie. Je cite Unilever et Corous, l’ex-British Steel. Il ne faut pas perdre de vue que la plupart des entreprises américaines présentes en Algérie sont basées en Grande-Bretagne. Comme certaines entreprises chinoises. Autre exemple de coopération, les services financiers. La banque HSBC travaille en Algérie depuis longtemps et compte s’y installer. Ce sera un signal fort aux investisseurs britanniques et étrangers d’une façon générale, quoique le système bancaire algérien reste archaïque.
Les produits agricoles algériens intéressent aussi les Britanniques. Toutefois, nous cherchons à établir des rapports équilibrés et les entreprises algériennes doivent aussi saisir les opportunités d’investissement offertes par notre pays. La compagnie Sonatrach investit déjà en Grande-Bretagne. Vous savez que Londres est une grande place financière internationale. La plupart des fonds arabes dans le monde sont domiciliés à Londres.
Q.O.: Il y a une communauté algérienne au Royaume-Uni. Pouvez-vous nous dire s’il y a des projets pour l’impliquer dans le développement des relations entre les deux pays ?
A.T.: Il y a actuellement 22.000 ressortissants algériens enregistrés aux différents consulats algériens en Grande-Bretagne. Je pense que ce chiffre est beaucoup plus important. La communauté algérienne en Grande-Bretagne est forte et nous avons déjà commencé à l’intégrer dans les délégations qui visitent l’Algérie. Nous voulons profiter de cette communauté pour établir des ponts entre les deux peuples. Par exemple, nous travaillons sur la facilitation des liens humains entre les enfants algériens et britanniques. Le problème de la langue ne se pose pas. L’anglais est aujourd’hui une langue incontournable dans la science, le commerce et les affaires. Nous essayons d’apporter notre contribution au développement de l’anglais en Algérie.
Q.O.: Le cas Rafik Abdelmoumen Khalifa reste au centre d’un énorme flou pour l’opinion publique algérienne. Comment a été traité ce dossier par les autorités de votre pays ? Peut-on dire qu’autant que le pétrole, c’est la coopération sécuritaire et l’antiterrorisme qui semblent avoir donné un nouveau souffle aux relations bilatérales et corrigé l’image d’un Royaume dont la notion d’asile a surtout servi les djihadites islamistes algériens ?
A.T.: Je ne peux pas faire de commentaire sur cette affaire. Il y a une coopération entre nos deux pays sur cette question, c’est tout ce que je peux dire. Cette coopération se déroule bien. Tout commentaire de ma part risque d’être exploité. Il y a également une collaboration étroite sur le dossier des extraditions qui doivent satisfaire aux demandes légales.

Futur british guard prévu pour la porte du Méchouar de Tlemcen..où alors au bd des 500 pas ...
Hey jude...
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Re: Tlemcen..Les américains arrivent.. [2960] |
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Posté le : 02/12/2006 à 09:08 (Lu 3906 fois) | | | TLEMCEN
Des Américains en prospection
L’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique à Alger, M. Robert Ford, accompagné de son attaché culturel, a effectué mercredi dernier une visite de travail dans la wilaya de Tlemcen. Le diplomate américain a inauguré sa feuille de route par une rencontre avec les opérateurs économiques au niveau de la chambre de commerce et d’industrie La Tafna.
Une rencontre qui a permis aux industriels de la région de «livrer» leurs principales préoccupations avec l’ambition de promouvoir un programme de partenariat économique entre les opérateurs des deux pays. La formation, les échanges commerciaux, foire et exposition, le problème de visa, l’accession au programme MEDA, sont autant de problèmes livrés en vrac par les industriels de la chambre. Visiblement convaincu de la justesse de ces préoccupations, M. Robert Ford a pris note tout en promettant de s’investir littéralement dans la relance de toute joint-venture allant dans le sens d’une revitalisation des relations entre les deux pays.
Dans ce cadre, il convient de noter que les échanges commerciaux entre l’Algérie et les USA ont atteint en 2006 un niveau de l’ordre de 11,2 milliards de dollars, c’est-à-dire pour la période s’étalant de janvier à septembre 2006, alors qu’en 2005 ces échanges n’ont atteint qu’un niveau de 9,5 milliards. Pour sa part, l’Algérie a exporté un volume de 10,48 milliards, alors qu’en 2004 et 2003 ce volume a atteint un seuil de 6,7 milliards et 4,3 milliards respectivement. Quant à la partie américaine, le niveau des exportations est de l’ordre de 731 millions de dollars, constituées principalement de céréales, d’équipements, de produits pharmaceutiques, électroniques notamment. Ce volume des échanges, note-t-on au passage, place l’Algérie parmi les premiers partenaires des USA dans le monde arabe et en Afrique.
Après cette halte, l’ambassadeur américain a été reçu par M. Abdelouheb Nouri, wali de Tlemcen, dans une cérémonie qui s’est déroulée à la résidence de la wilaya en présence de l’exécutif. Au cours de cette rencontre, le premier responsable de la wilaya a fait part au diplomatie américain des hautes potentialités économiques et les richesses que recèle Tlemcen dont la superficie est égale à celle d’un pays comme la Jamaïque.
Auparavant, l’hôte de la wilaya s’est rendu à l’université Abou Bekr Belkaïd de Tlemcen où il a visité le département d’anglais avant de prendre connaissance des programmes d’échanges scientifiques, pédagogiques et de formation entre l’université de Tlemcen et ses homologues américaines. L’ambassadeur américain s’est dit impressionné par la qualité de l’enseignement et les moyens performants mis en place par l’université de Tlemcen en vue d’être à l’avant-garde de la science et du savoir.
Saïd B.
. La prochaine Univerité américaine à Tlemcen..
Fa Blace el Khadem
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Re: Tlemcen..Les américains arrivent.. [3442] | |
Re: Tlemcen..Les américains arrivent.. [3471] |
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Posté le : 21/05/2008 à 09:21 (Lu 3843 fois) | | | Inauguration de la nouvelle ambassade américaine : Les USA font monter l'Algérie sur le podium
par Ghania Oukazi
La secrétaire d'Etat américaine, Condoleeza Rice, estime que «l'Algérie est championne de la sécurité nationale et internationale, son économie a fait de grands progrès et sa société est en train de devenir plus ouverte que jamais».
C'est par un message lu par l'ambassadeur américain à Alger que Rice a apprécié «le chemin parcouru par l'Algérie depuis qu'elle a «émergé en tant que nation indépendante ». Il y a, a-t-elle dit, « 46 ans que les Etats-Unis, sous le président John F. Kennedy, ont reconnu le nouvel Etat indépendant algérien » et y ont ouvert leur première ambassade. La nomination de William J. Porter en 1962 est, note Rice, « un signe déterminant des Etats-Unis à soutenir le peuple algérien dans la construction de sa nouvelle nation ». Son autre rappel historique, la secrétaire d'Etat américaine l'a voulu très explicite quand au désastre causé au pays par le fait colonial.
« En 1962, l'Algérie se remettait encore d'une guerre terrible, avec une économie brisée et la perte d'un dixième de son peuple », a-t-elle indiqué. Mais relève-t-elle « en 2008, l'Algérie est un leader reconnu en Afrique du nord et au-delà ». La secrétaire d'Etat américaine estime qu'aujourd'hui, l'Algérie « est championne de la sécurité nationale et internationale, son économie a fait de grands progrès et sa société est en train de devenir plus ouverte que jamais ». Elle ne manquera pas de rendre hommage à «son équipe» accréditée à Alger. « Je suis fière du rôle qu'a joué l'ambassade pour aider à développer notre relation avec l'Algérie ». Elle souligne que « nos diplomates ont coopéré avec des officiels algériens sur un large éventail de questions en même temps que les relations entre nos deux peuples se sont élargies ». Il faut croire qu'une «grande» amitié la lie à Robert S. Ford qui a bien accepté de revenir en 2006 en Algérie en tant qu'ambassadeur après y avoir séjourné de 1994 à 1997 en tant que chargé des affaires économiques, une période où le pays vivait une détérioration dramatique de sa situation sécuritaire. Elle doit privilégier cette relation d'autant que Ford a accepté comme «un bon soldat» sa nomination à Bagdad en tant que chargé des affaires politiques. Rice a voulu qu'il y retourne pour y avoir vécu plusieurs années. De par son expérience dans la région, Ford contribuerait peut-être à aider son pays à sortir du bourbier dans lequel il s'est mis depuis que son président Bush a décidé d'occuper l'Irak.
Ligne rouge et...élucubrations de journalistes
En attendant le 26 juin prochain, date de son départ d'Alger, Ford a, faut-il le rappeler, eu quelques «démêlés» avec le gouvernement Belkhadem qui l'a accusé d'avoir agi d'une manière peu diplomatique voire de « s'être ingéré dans les affaires internes du pays ». En fait, il était reproché à Ford de recevoir « régulièrement » les chefs de partis politiques et autres « invités ». Selon des sources américaines, « l'ambassadeur estime avoir le droit de recevoir qui il veut dans son ambassade, pourvu qu'il ne transgresse pas les règles d'usage diplomatiques ». Interrogé à ce sujet, Belkhadem avait, lors de la tenue du 11è congrès de l'UGTA, répondu simplement « nous demandons à tous les diplomates étrangers chez nous de respecter les usages de l'hospitalité et les règles diplomatiques universelles ». Ford aurait, selon des sources proches du ministère des Affaires étrangères, demandé « quelle serait la ligne rouge à ne pas franchir, on lui aurait répondu que le gouvernement algérien n'avait rien à lui reprocher et que ce sont juste des élucubrations de journalistes »... Ces mêmes sources nous diront au passage qu'à cette même période, « l'ambassade d'Algérie à Washington avait été convoquée par le département d'Etat pour donner une explication à l'attitude du gouvernement algérien à l'égard de l'ambassadeur américain à Alger ». L'ambassadeur américain a déployé, ces derniers temps, de grands efforts pour décrocher des budgets conséquents en vue de financier des projets au profit des universités, de l'éducation, de la justice. Rice en parle dans son message. « Maintenant, nous avons plus d'étudiants algériens aux Etats-Unis. Les avocats américains partagent leurs expériences et leurs idées avec des avocats algériens. Des journalistes américains font la même chose avec ceux algériens », a-t-elle souligné.
La coopération et « le confort extrême »
Rice espère en conclusion « développer nos relations encore plus dans le domaine de l'éducation, des échanges culturels, de la coopération judiciaire, des affaires et de la coopération sécuritaire ». Le message de Rice était lu hier par Ford à l'occasion de la cérémonie d'inauguration du nouveau siège de l'ambassade américaine à Alger en présence de cadres de l'Etat, des membres diplomatiques accrédités en Algérie, des représentants de la société civile et des médias ainsi que les employés américains et algériens de l'Ambassade. « Ce bâtiment, plus grand et imposant, représente les relations solides et en perpétuel développement entre nos deux pays », a affirmé l'ambassadeur américain. Pour lui, cette nouvelle construction «représente l'engagement américain à établir un partenariat durable en Algérie qui comprend le développement économique, la coopération pour la sécurité régionale, l'éducation, la justice, le secteur des finances et plus d'échanges entre nos deux peuples ». Il signalera, au passage, l'ouverture « de notre plus grand bureau des visas ». Ford fait savoir que «des lycées algériens dans 9 wilayas partagent des programmes d'anglais et d'informatique à distance avec des lycées américains ». Il affirme aussi que le chef de la délégation des hommes d'affaires américains, en visite en avril dernier à Alger, lui a dit que « des contrats de 300 millions de dollars ont été déjà signés ». Les Etats-Unis ouvriront selon leur ambassadeur « dans deux semaines des centres culturels à Oran et à Constantine en coopération avec les universités des deux wilayas ». Il estime que « cette nouvelle ambassade est le symbole de l'engagement américain pour accroître encore davantage nos relations dans les années à venir ». C'est Fatiha Selmane, DG Amériques qui, au nom du MAE algérien, notera que par « cette grande et belle réalisation, (...) par delà le confort extrême (...), les Etats-Unis bénéficient désormais des meilleures conditions pour se consacrer au développement et à la consolidation de la relation bilatérale liant nos deux pays ». Visites croisées, coopération multiformes dans des domaines d'intérêt commun, le tout a, selon elle, contribué à réaliser en 2007 un nouveau record dans les échanges à savoir 17 milliards de dollars. « Ils peuvent faire mieux et plus dans la voie d'un partenariat mutuel et bénéfique », dit-elle.
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Re: Tlemcen..Les américains arrivent.. [3513] |
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Posté le : 14/06/2008 à 09:51 (Lu 3834 fois) | | | A quelques jours de son départ : L'ambassadeur américain regrette la cuisine algérienne et promet plus d'investissements
par Z. Mehdaoui
« Je suis attristé de partir», a déclaré jeudi l'ambassadeur américain en poste à Alger, M. Ford, au cours d'une conférence de presse animée au pavillon des USA à la Foire internationale d'Alger, aux Pins maritimes. Visiblement ému, le chef de la mission diplomatique en Algérie, qui devrait quitter notre pays dans quelques jours après cinq années d'exercice, ne cache pas sa sympathie envers les Algériens et leurs « plats culinaires » qu'il dit regretter déjà.
Est-ce que l'ambassadeur part avec le sentiment d'avoir accompli sa mission ?
Non, répond l'ambassadeur qui explique qu'il reste encore beaucoup de choses à faire.
« L'Algérie est un pays ami et important », a-t-il déclaré en soulignant que le gouvernement américain reste disposé à partager son expérience avec l'Algérie pour son développement économique.
M. Ford a tenu à préciser que les relations économiques entre les deux pays ne cessent de s'accroître, notamment dans différents secteurs hors hydrocarbure.
Il faut noter que les échanges commerciaux entre les deux pays, durant le premier trimestre de l'année en cours, ont atteint 4,4 milliards de dollars. Durant cette période, l'Algérie a exporté vers les USA (essentiellement du pétrole et du gaz) pour 4 milliards contre 400 millions de dollars d'exportations américaines.
En deux années, les échanges commerciaux algéro-américains ont quasiment doublé.
Ils étaient de 11,5 milliards de dollars en 2005 pour atteindre presque 20 milliards l'année dernière.
On remarquera aussi ces dernières années, que les exportations algériennes hors hydrocarbures vers les Etats-Unis, à l'image du textile, sont plus importantes et ce, grâce notamment aux efforts du Conseil d'affaire algéro-américain et la Chambre de commerce américaine, relevant de l'ambassade. M. Ford a révélé jeudi, qu'une entreprise américaine a racheté à hauteur de 70 % une société algérienne basée à l'est du pays.
L'ambassadeur, qui n'a pas voulu donner plus de détails, a néanmoins affirmé qu'un investissement de 120 millions de dollars sera consacré par l'entreprise américaine dans ce partenariat, en précisant que les produits qui seront fabriqués seront exportés vers le continent européen.
Il fera savoir également que quatre autres projets (hors hydrocarbure) seront mis en oeuvre en Algérie, dans le cadre d'un partenariat entre les entreprises des deux pays.
« Le gouvernement américain est tout à fait prêt pour aider l'Algérie à améliorer son climat d'investissement », a déclaré l'ambassadeur en annonçant par ailleurs, que « deux grands investissements hors hydrocarbure » sont en cours de discussions entre les deux pays.
« Il existe encore des contraintes, notamment au niveau des Douanes, le foncier et les impôts, mais cela est pareil dans les autres pays », a indiqué M. Ford, qui rappellera la disponibilité de son pays à partager son expérience avec l'Algérie pour développer son économie.
A ce sujet, il a annoncé que l'agence américaine pour le développement de la PME se rendra au cours du mois de juillet prochain en Algérie, pour un « échange d'expériences » au profit des entreprises algériennes. Il faut noter que les Etats-Unis participent cette année avec 27 entreprises, dont une dizaine sont présentes pour la première fois à la Foire internationale d'Alger.
Selon le président du Conseil d'affaires algéro-américain, M. Chikhoune, qui était présent à la conférence de presse, les entreprises américaines seront de plus en plus nombreuses à venir investir et s'installer en Algérie.
Il soulignera que si les investissements américains hors hydrocarbures ont pris du temps, c'est à cause des réformes qui sont toujours en cours dans notre pays.
UPM: « Nous ne sommes pas concernés »
Interrogé par Le Quotidien d'Oran, sur la position du gouvernement américain sur le projet d'Union pour la Méditerranéen (UPM) initié par le président français Nicolas Sarkozy, M. Ford a déclaré que c'est un projet « qui ne nous concerne pas ».
« Plusieurs pays sont en train de se réunir, mais en ce qui nous concerne, nous ne sommes pas concernés directement par un tel projet », conclut l'ambassadeur des Etats-Unis à Alger qui devrait quitter ses fonctions dans notre pays dès la semaine prochaine.
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Re: Tlemcen..Les américains arrivent.. [3517] |
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Posté le : 14/06/2008 à 15:19 (Lu 3828 fois) | | | Sur le volet UPM cher à nôtre ami "Sarko", peut être Arslane va nous trouver un texte synthétisé sur la pensée du saint sinonisme et la méditerranée
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Re: Tlemcen..Les américains arrivent.. [3519] |
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Posté le : 15/06/2008 à 10:23 (Lu 3821 fois) | | | Si... le projet ne marchera pas avec l'Europe on le fera avec les américains.
Notre Maison commune
Mohamed Bedjaoui Ministre d’état,
Ministre des affaires étrangères
Il fut un temps où la Méditerranée se partageait généreusement entre les hommes qu’un auteur antique comparait à des fourmis industrieuses. Le Bassin paraissait petit et fertile. La «Mer du milieu des terres» était un lieu tranquille de partage.
Heureux temps où la calebasse s’accordait avec le pot, où les hommes s’offraient des plages de dialogue et de convivialité, et où, enfin, les mauvaises paroles devenaient comme par enchantement inaudibles, chassées au loin par une sagesse partagée. C’était le temps des mythes anciens et d’une géographique réelle où l’Italie et la Grèce étaient des pays du Sud sans conteste.
Et puis l’Histoire, qui sait si bien se revêtir d’un uniforme pour armer les hommes et forger les idéologies, s’est mise à brouiller les cartes. Lorsqu’aux XVIIIe et XIXe siècles en effet les voiles de l’Europe se gonflèrent au vent des conquêtes coloniales, les quatre points cardinaux de la planète se mirent à danser.
Bouleversée, la carte géographique tentait en vain de ne pas «perdre le nord». Le Maghreb en cours d’occupation était devenu victime de l’attrait européen de la mode du temps pour «l’orientalisme». L’Orient se retrouvait ainsi à l’ouest, et les pays de l’ancien Sud prenaient le cap septentrional. Le monde se redéployait en se donnant nouvelle figure, une configuration spectaculaire orchestrée par la double hégémonie du politique et de l’imaginaire européens.
Au centre de la scène, seul un point restait fixe: l’Europe qui se construisait avec des armes et des discours, eux-mêmes annoncés comme une arme redoutable. Le pouvoir centralisé en Europe se fabriquait une périphérie idéalement «barbare» pour rêver et asseoir ses empires. A coups de fantasmes et d’épée, l’ethnocentrisme consacrait le clivage entre les deux rives de la Méditerranée, confirmant la révolution géographique: l’Italie et la Grèce voguaient désormais vers le Nord européen, tandis que le Maghreb, territoire occidental, devenait oriental le temps d’une entreprise coloniale.
Je veux croire que ce temps déboussolé est à jamais révolu.
Je peux y croire, parce que, ici, sous ce beau ciel d’Italie, les astres nous sont propices, assurant la stabilité des points cardinaux tout autant que notre volonté de réhabiliter la Méditerranée. Il s’agit bien, encore aujourd’hui, d’apprêter notre mer commune, de la rendre prête à recevoir les formes économiques qui l’attendent pour exprimer des solidarités nouvelles. Il s’agit encore pour nous, de découvrir ce qu’il y a de concret et de vivant en cette mer. Il s’agit enfin, et en toute occasion, de favoriser les aspects divers de sa culture et de sa physionomie.
Aussi bien, nous voici aujourd’hui dans le Sud - que dis-je ! dans le sud de l’Italie. Et dans le sud de ce pays européen, lui-même du Sud, nous voici de nouveau réunis pour affirmer notre volonté commune d’ouvrir vers le Nord la perspective la plus large.
Ce n’est pas elle, notre mer Méditerranée, qui verra quelque mal dans ces regards francs et ces dialogues libérés que nous échangeons désormais, sans mépris et sans violence. Notre mer commune ne peut trouver qu’avantages et motifs de satisfaction dans notre vision commune d’un avenir partagé. Cet avenir et ces espérances, nul mieux que le personnage de Léon l’Africain ne saurait les incarner. Eclairée par tant de malheurs, la vie réserva à Hassan el Wazzan le plus inattendu des parcours terrestres. L’homme était fier d’être le fils de la route, fier d’avoir pour patrie une caravane. Au moment de le faire mourir, l’auteur, Amin Maalouf, choisit avec bonheur de placer «Hassan» - «Jean-Léon» - «l’Africain», sur une barque qui navigue sur cette Méditerranée qui fut témoin de tous ses errements durant quarante ans. Arrivé au terme de son périple, l’homme, qui avait eu l’avantage d’être circoncis de la main d’un barbier et baptisé de la main d’un pape, lègue ces paroles sublimes à son fils:
«A Rome, tu étais «le fils de l’Africain»; en Afrique, tu seras le fils du «Roumi». Où que tu sois, certains voudront fouiller ta peau et tes prières. Garde-toi de flatter leurs instincts, mon fils, garde-toi de ployer sous la multitude ! Musulman, juif ou chrétien, ils devront te prendre comme tu es, ou te perdre. Lorsque l’esprit des hommes te paraîtra étroit, dis-toi que la terre de Dieu est vaste, et vastes Ses mains et Son coeur. N’hésite pas à t’éloigner, au-delà de toutes les mers, de toutes les frontières, de toutes les patries, de toutes les croyances».
Cette terre de tolérance et de liberté, que décrit Léon l’Africain à son fils, nous la revendiquons, tel un héritage inaliénable. Elle est cette Méditerranée qui fut un «abrégé du monde». Elle demeure aujourd’hui notre pouvoir protecteur, suffisamment fort pour nous faire assumer avec fierté nos contrastes et nos identités dont la belle mosaïque ne saurait être meurtrière, si morcelée soit-elle.
Je pense au contraire, que nous pouvons compter sur notre identité en fragments pour assurer la belle oeuvre euro-méditerranéenne, humaine s’il en est ! Détonante mais pas étonnante si l’on croit au juste retour des choses, au cycle des saisons qui toujours ramène le printemps après la rigueur des hivers.
N’est-ce pas, ici même, après bien des décennies d’un Moyen-Age qualifié d’obscur, que les mille fleurs de la Renaissance ont annoncé le retour d’une Humanité plus humaine, riche de sa diversité, forte de sa différence ? Ici même, en Italie, un grand peintre «occidental» n’a pas oublié que la philosophie arabe, venue du lointain «Orient», devait être présente au moment de la grande représentation esthétique d’un savoir universel.
Invité par le pape Léon X à orner les murs du Vatican, Raphaël a planté le décor d’une toile inédite au XVe siècle. En plein coeur du Vatican, dans la «Chambre du Milieu», au centre d’un triptyque, le grand peintre italien a peint son «Tableau d’excellence». Fresque où se pressent les savants de toutes les époques, de tous les coins du monde. On peut y voir, partageant un espace de débat existentiel, un Ibn Rochd, «Averroès», aux côtés des Platon, Socrate et autres Diogène.
Au coeur d’un monde à renaître, les repères temporels et géographiques se brouillaient à nouveau, mais pour la meilleure
des causes, cette fois-ci: un nouvel Homme à naître, amélioré par un souci de la connaissance qu’aucun horizon ne saurait borner. Et ce souci était autant celui d’un artiste inspiré que celui d’un homme politique, inspirateur, le pape Léon X.
L’idée était éminemment positive. Elle mérite d’être poursuivie. Et c’est bien ce à quoi nous nous activons, tous réunis aujourd’hui à Naples. Nous sommes tous persuadés que le Bassin méditerranéen est un bassin international traversé par tous les courants.
Cette réalité vivante qu’est la Méditerranée n’est pas chose nouvelle pour nous. Elle vit en nous en se nourrissant de brassages et de métissages fertiles, et en affirmant son appartenance à une Humanité plus qu’humaine, car multiforme et pluriculturelle. C’est bien cette idée que Umberto Eco défend dans «Le Nom de la Rose», au moment de sauver les livres de Ibn Hazm parmi tous les autres volumes d’une bibliothèque livrée aux flammes dévorantes d’un moine obtus et fanatique.
Certes, tout le passif n’est pas soldé entre les deux rives qui longtemps nous ont séparés au lieu de nous unir. Noter mer est une bonne mère, mais ne lui demandons pas d’être la petite fée qui efface d’un coup de baguette magique les tensions, les malentendus, toutes ces séquelles que l’Histoire des hommes charrie et ravive de temps à autre.
Notre Bassin n’est pas tranquille. Ses eaux bouillonnent sous l’effet de courants antagonistes. Au Nord, certains voient dans le Sud une menace et un risque. Perclus de maux sociaux et de fléaux naturels, les «barbares» fuient leur enfer méridional et tentent par tous les moyens d’envahir un «paradis» septentrional qui se barricade avec du béton et des lois, le premier durci et les secondes fourbies au Nord. «Mère, le mur est haut !», gémissait le héros du dramaturge algérien Kateb Yacine enfermé au pénitencier de Lambèse pendant la colonisation.
Aujourd’hui, on n’entend pas gémir les émigrés. Ils meurent silencieusement, clandestinement, au moment de franchir les «barbelés» de toutes natures et comme en s’excusant d’avoir dérangé la douce quiétude du Nord. Combien de corps engloutis dans le silence des profondeurs de notre mer commune ? Combien de charters silencieux pour renvoyer les damnés à leur damnation éternelle ? Et la Méditerranée continue ainsi de nourrir notre rêve d’appropriation collective d’une «Mare» vraiment «nostrum», pendant que les murs se font de plus en plus hauts entre son Nord et son Sud.
Mère, pauvre mère ! te voilà mise à mal par tes propres enfants subissant l’injustice historique, les uns gavés de biens, les autres ne trouvant que ton sein famélique pour tenter de survivre. Pôle d’attraction, le Nord a fait éclater ton Bassin, mater dolorosa, et te voilà mutilée, désarticulée entre deux mondes que tout semble opposer, chacun enfermé dans ses certitudes étanches.
Les vieux démons de l’ethnocentrisme hantent encore nos rivages. Tel le père de Hamlet privé de sépulture définitive, ils reviennent à la mauvaise heure, dans le mitan de la nuit des anciennes Croisades, pour rappeler à qui veut les entendre, que l’Islam reste l’ennemi de toujours. Tels des anges exterminateurs, les clichés et les stéréotypes s’en viennent renforcer l’attaque et achever les victimes en les réduisant à rien, des ombres folkloriques sur des cartes postales jaunissantes, des ombres aphasiques parce qu’on ne veut pas les entendre.
Avertis de cette présence maléfique, nous voici sur nos gardes.
Trop longtemps privé d’existence historique, notre Sud gardait encore ses qualités d’enfance et d’innocence. Privé de bien-être, notre Sud méditerranéen avait conservé son berceau de l’humanité, parce qu’il savait que sa mère, notre mer commune, était grosse d’avenir. Pleine d’espérance, elle attend encore l’heure de mettre au monde tout un peuple, d’un de ses enfants encore à naître: la Palestine. En quête d’un Etat et d’un territoire national, les enfants palestiniens souffrent dans le Bassin méditerranéen. Ils désespèrent. Et il faut écouter leurs lamentations au pied d’un mur derrière lequel ils gémissent en appelant leur mère. «Mère, le mur est haut !».
Donc encore un mur qui devra s’écrouler en un lieu de chute qui donne rendez-vous à l’Occident. C’est en ce lieu même que doit apparaître un tournant véritable qui permettra à noter mer de retrouver sa rondeur matricielle, celle-là même que le poète palestinien Ghassan Kanafani décrit dans son oeuvre pour assurer à son peuple une naissance symbolique, en attendant l’autre, la naissance réelle, à une date que l’Histoire consignera dans son registre d’état civil.
On le voit bien, les faiseurs d’imaginaire font de l’excellent travail en défaisant la mauvaise oeuvre d’un éthnocentrisme ravageur. Cette blessure et cette arme, c’est l’Occident seul qui les assume. Et si, comme le dit le Parsifal de Wagner, «seule peut guérir la blessure l’arme qui la fit», il appartient aux hommes politiques de se mettre à leur tour à l’ouvrage, en poursuivant l’effort de destruction des murs, qu’ils soient réels ou symboliques, et en érigeant à leur place ce grand territoire de libre circulation des intelligences créatrices.
La tâche est rude, mais aux hommes de bonne volonté, la difficulté sourit.
Depuis six ans, nous guerroyons pour enclencher le «Processus de Barcelone». Le succès, à dire vrai, n’est pas encore là, mais jamais nous ne rendrons les armes. Nous savons que la Méditerranée, puissamment adossée à l’Europe qui s’unit elle-même, peut devenir une chance pour une construction prospère de l’ensemble euro-méditerranéen, une entité forte, capable de contrebalancer les colosses qui la submergent aussi bien à l’est avec l’Inde et la Chine, qu’à l’ouest avec les Etats-Unis.
Les enjeux sont immenses, à la mesure de ce qui apparaît comme un défi qui se décline au pluriel. Plutôt que de parler d’un seul et simple avenir pour notre Méditerranée, parlons d’avenirs au pluriel, à l’image de ces multiples tâches auxquelles nous nous attelons, afin de réaliser une «coopération économique féconde», des «pôles de développement», un «plan bleu», et tant d’autres projets.
Nul besoin de leurrer qui que ce soit ! Nous savons bien que l’une des deux rives est pauvre dans ses ressources, désarticulée dans ses vecteurs, fragile dans ses terres, ses eaux et son environnement, indécise dans sa volonté de se reconstruire. Que de faiblesses et de handicaps ! Mais n’avons-pas dit, dès le début, que les Mânes tutélaires veillaient sur notre Maison ? N’avons-nous pas déjà apporté la preuve de notre volonté inébranlable de construire de concert notre Méditerranée comme un ensemble solidaire et complémentaire, grâce à sa mosaïque humaine et à ses contrastes géographiques et culturels ?
Est-ce un rêve que de croire en l’existence d’une monade bigarrée aux couleurs infinies de la Méditerranée ? Est-ce un rêve que cette Andalousie où des races, des cultures et des religions différentes se sont aménagé une terre commune, pacifiée par la raison ? Est-ce un rêve, cette «Confrérie des éveillés» que Jacques Attali reconstitue en organisant l’impossible rencontre de trois philosophes que tout aurait pu opposer ? Ibn Tofayl, Maïmonide et Averroès, réunis dans une même histoire de la pensée et des hommes ! Est-ce une fiction ?
Peut-être ! Peut-être, tout cela n’est-il qu’un beau rêve. Mais le réalisme n’a jamais tué les rêves.
Rêvons donc sous ce beau ciel de Naples ! Mais réalisons que, par-delà les fractures du quotidien méditerranéen, il nous faut construire et construire encore, tendre jusqu’à son extrême limite l’arc des engagements possibles entre les hommes et les peuples.
Ici même, à Naples, tendus vers la perspective européenne, revendiquons, aujourd’hui encore, le droit à la mémoire. Revendiquons l’antique berceau de la civilisation. Une civilisation méditerranéenne talentueuse, dotée de l’art combinatoire de conjuguer les différences dans la tolérance, ne serait-ce que pour gommer ce «choc des civilisations» devenu mode pernicieuse.
Plantons ensemble un nouveau décor, un lieu situé dans un centre à inventer, comme Raphaël l’avait fait au coeur du Vatican, dans la «Chambre du Milieu», la «Chambre» dite «des signatures». Comme le génial peintre, signons notre chef-d’oeuvre, en créant notre Centre méditerranéen au-dessus de l’évènementiel, de l’épisodique, de l’accidentel.
Devenons ainsi, chers amis européens, de véritables contemporains spirituels, des protagonistes d’un vrai dialogue de l’Esprit. C’est cet Esprit qui veillera sur le foyer de notre Maison commune. S’il a du souffle, aucun esprit malin ne saurait l’éteindre. Les Mânes de l’antique Méditerranée nous sont à jamais bienveillantes.
1- Intervention faite au cours de la cérémonie de remise du «Prix Méditerranée».
Avec l’aimable autorisation de l’auteur.
Union pour la Méditerranée : de l'ambition aux réalisations
par Benita Ferrero-Waldner **
Berceau des trois religions monothéistes, creuset de civilisations et de cultures, de migrations et d'échanges, la Méditerranée a une histoire indissociable de celle de l'Europe. Le bassin méditerranéen est la charnière du Nord et du Sud, de l'Orient et de l'Occident. A la confluence de trois continents, il est plus qu'une simple frontière pour l'Union européenne. La stabilité de cette région est essentielle tant pour notre sécurité et prospérité que pour celle de nos voisins et amis méditerranéens. L'Union européenne a fait le choix de se rapprocher de la Méditerranée. Le processus de Barcelone, qui depuis son lancement en 1995 rapproche tous les Etats membres de l'Union européenne des 13 Etats partenaires du Sud dans une coopération multilatérale, marque notre effort pour la paix, la prospérité et le dialogue dans la région.
Le mérite revient à la France d'avoir proposé une nouvelle dimension à la coopération en Méditerranée. Sur cette base, le Conseil européen a invité la Commission à redéfinir les modalités du processus de Barcelone pour une Union pour la Méditerranée.
La Commission y a travaillé activement et sa proposition vient d'être présentée ce 20 mai.
Le processus de Barcelone nous a permis d'aborder de nombreuses questions régionales stratégiques. Beaucoup a été accompli, mais de nombreux défis communs demeurent notamment la sécurité, la protection de l'environnement, la pérennité des approvisionnements énergétiques, la lutte contre la criminalité organisée, la maîtrise des flux migratoires et le dialogue interculturel. Au-delà de cette coopération avec nos voisins méditerranéens, c'est la compréhension de l'autre et de ses intérêts, le respect mais aussi la confiance mutuelle qu'il faut renforcer et que je recherche dans mes fonctions de Commissaire européen aux relations extérieures.
Le processus de Barcelone a malheureusement souffert de la persistance des conflits au sud de la Méditerranée et parfois du manque de coopération entre les Etats partenaires. Mais une évolution positive est à l'oeuvre. Je l'ai constatée au cours de mes récents déplacements dans la région. Le moment est venu de tirer profit d'une volonté politique renouvelée pour insuffler un nouvel élan à notre coopération, et la rendre plus équilibrée et plus proche de nos concitoyens.
L'Union pour la Méditerranée est une ambition politique renouvelée qui s'appuiera sur des projets concrets. Elle n'est ni une alternative à l'élargissement, ni une perspective d'adhésion. Elle apportera en revanche un triple élan au processus de Barcelone. Tout d'abord par le renforcement de la dimension politique des relations entre l'Union européenne et ses partenaires méditerranéens.
L'Europe doit parler d'une seule voix et au plus haut niveau sur des questions aussi stratégiques.
Ensuite, par un rééquilibrage et un meilleur partage des responsabilités dans nos relations multilatérales. L'Europe doit en assurer la gestion avec ses partenaires méditerranéens. La coprésidence par un pays du Sud et un pays de l'Union sera le gage de l'équilibre de notre coopération et facilitera l'adhésion de l'ensemble des acteurs à ces objectifs. Il faut enfin, comme le disait Robert Schuman, des projets concrets «créant d'abord une solidarité de fait». C'est la qualité des projets menés ensemble qui garantira le succès de l'initiative. C'est elle qui permettra aux citoyens de ressentir la force des liens qui unissent les deux rives de la Méditerranée. En tant que Commissaire en charge de cette région, je souhaiterais ainsi promouvoir les autoroutes de la mer, l'interconnexion de l'autoroute du Maghreb arabe, la promotion de l'énergie solaire et la dépollution de la Méditerranée. Ce sont des projets qui auront un effet structurant pour la région, et qui permettront d'intégrer les acteurs non étatiques, la société civile et les entreprises. L'Europe doit être un levier, les capitaux privés un relais. La Commission européenne compte porter ces projets lors du sommet de lancement de l'Union pour la Méditerranée à Paris le 13 juillet prochain.
**Commissaire européenne aux relations extérieures et à la politique européenne de voisinage.
* Berceau de l'Europe, «la mer au milieu des terres» est aujourd'hui son avenir. C'est donc avec espoir et détermination que la Commission européenne porte l'initiative d'Union pour la Méditerranée.
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