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TLEMCEN : Un témoignage émouvant sur la colonisation [2688]

Arslane

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Posté le : 26/11/2006 à 10:26 (Lu 1088 fois)
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Commentaire :  «Cest très émouvant de voir et d entendre une combattante....


TLEMCEN

Un témoignage émouvant sur la colonisation

La conférence «La colonisation française en Algérie», délivrée par Mme Zohra Drif-Bitat devant plus de 400 personnes, n’a pas laissé indifférent. Les avis de quelques personnes jeunes et moins jeunes qui y ont assisté en disent long.

«C’est très émouvant de voir et d’entendre quelqu’un qui a vécu la guerre de libération nationale. Ce témoignage essentiel m’a permis de mieux me rendre compte de la réalité des choses. C’est dommage que d’autres jeunes ne se soient pas sentis concernés par ce témoignage qui fait partie intégrante de notre culture historique et algérienne», indique un élève de classe de terminale.

Durant un peu plus de deux heures et en présence du wali de Tlemcen, du mouvement associatif et des responsables des organisations des enfants de chouhada et des moudjahidine, Zohra Drif, cette héroïne de la guerre d’Algérie, militante du FLN, agent de liaison sous les ordres de Yacef Saâdi, a raconté à l’assistance, composée également de jeunes, son histoire avec modestie et l’enfer des combattants durant cette guerre atroce.

Replongée dans ses souvenirs douloureux, cette dame attachante et courageuse donnait l’impression, plus de quarante ans après cet événement dramatique, d’être encore au milieu des combattants. Zohra Drif raconte alors l’horreur et l’atrocité humaine sur fond de haine et de mépris et comment les populations «indigènes» avaient vécu l’horreur à l’époque. Les crimes impunis, l’injustice, le racisme, la torture, la répression, les tueries, le code de l’indigénat, les procès et les crimes coloniaux, tels sont les points mis en relief par Zohra Drif, qui a eu le mérite de relater d’une façon remarquable un pan important de l’histoire d’Algérie aux nombreux jeunes présents dans la maison de la culture de Tlemcen, avides de connaître l’histoire de leur patrie.

«Le temps passe, nous passons, nos jeunes grandiront dans l’ignorance de la véritable histoire de leur pays», affirme la moudjahida, qui relève, en combattante avérée, bon nombre de chiffres et autant de repères historiques susceptibles d’éclairer davantage la lanterne de l’assistance. L’oratrice met l’accent par ailleurs, à travers sa conférence de jeudi matin dernier, sur le legs de la guerre de libération qui fut grandiose et lourd, «un legs sacré à sauvegarder et à transmettre pour réaliser le projet d’une société authentique et avancée, pour lequel des générations d’Algériennes et d’Algériens ont donné leur vie».

Pour sa part, le secrétaire général de l’Organisation nationale des enfants de chouhada (ONEC), M. Tayeb Houari, a rappelé l’importance de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie et le sacrifice des chouhada pour que vive l’Algérie libre et indépendante. Dans ce cadre, il a incité, «à l’instar des jeunes de novembre qui ont porté haut l’emblème de la révolution et de la libération, les jeunes d’aujourd’hui à porter tout aussi haut le flambeau du développement et du progrès».

Prenant la parole à cette occasion, le wali de Tlemcen, Abdelouahab Nouri, a souligné que l’Algérie reste et restera une citadelle de la liberté et de la paix, un espace de dialogue et d’interaction civilisationnelle et un pôle de rayonnement et de tolérance pour l’humanité. Le wali n’a pas manqué cette occasion pour saluer «ceux qui ont honoré leur engagement envers Dieu et le pays, des soeurs et des frères qui demeurent vivants dans nos coeurs et dans nos esprits».

Enfin, M. Abdelouahab Nouri s’est longuement attardé sur les réalisations du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. «L’Algérie est aujourd’hui un pays qui renaît et qui marque sa relance sur des bases solides pour la réalisation des grands projets et qui avance, d’un pas sûr, vers des horizons meilleurs faits de dignité et de gloire», indique-t-il.

Khaled Boumediène





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Edité le 26/11/2006 à 10:27 par Arslane

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Edité le 26/11/2006 à 10:28 par Arslane

Re: TLEMCEN : Un témoignage émouvant sur la colonisation [2795]

Arslane

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Posté le : 27/11/2006 à 14:01 (Lu 1077 fois)
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Le 1er Novembre 1954 commençait une guerre..celle d'Algérie..


saluons donc :
«ceux qui ont honoré leur engagement envers Dieu et le pays, des soeurs et des frères qui demeurent vivants dans nos coeurs et dans nos esprits».


Re: TLEMCEN : Un témoignage émouvant sur la colonisation

Arslane

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Posté le : 27/11/2006 à 18:16 (Lu 1073 fois)
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Lu ds la presse du jour...( Une certaine idée de la France)
Point de vue
L'Indochine, ni gloire ni honte, par Antoine Audouard

Le 23 novembre 1946 est couramment indiqué comme date de déclenchement de la guerre d'Indochine. Cet anniversaire n'est pas en France l'occasion d'une large commémoration - pas plus que ne l'avait été, il y a deux ans et demi, l'anniversaire de la chute de Dien Bien Phu (7 mai 1954). Ce refus du masochisme peut se comprendre.

Un retour sur nous-mêmes et ce qui se joua entre ces deux dates serait pourtant utile. Dans notre perpétuel débat intérieur sur fierté (le rôle positif de la colonisation) et repentance (pratique de la torture, exactions, etc.), il peut nous donner l'occasion d'une méditation sur la nation, d'un examen de conscience qui ne débouche ni sur les hymnes revanchards, ni sur les hypocrites actes de contrition.

Comme le suggère François Bizot à propos du génocide cambodgien dont il fut témoin, il nous faudrait pouvoir, face aux événements personnels et nationaux qui nous stupéfient, nous arracher plus vite aux émotions pour répondre à la seule question qui compte : comment cela a-t-il été possible ? Et répondre suppose une distance, une forme de neutralité - ou en tout cas de tranquillité intérieure - qui nous font souvent défaut.

L'examen des conditions dans lesquelles la France tenta de rétablir ses droits dans ce qu'avant la guerre on appelait sans complexe son empire, et qui fut cosmétiquement rebaptisé l'Union française, a des allures de commentaire d'actualité. Au risque de choquer, il faut donc rappeler que ce mouvement fut une expression de ce que la France avait alors de meilleur : les de Gaulle et Leclerc, ceux qui avaient gardé l'honneur dans une période où la marchandise se faisait rare. C'est la 2e DB, libératrice de Paris, qui embarqua pour Saïgon, avec pour instruction de libérer le delta du Mékong de l'occupation japonaise comme Paris et Strasbourg l'avaient été de l'occupation allemande. En mars 1946, des accords de paix furent signés avec Ho Chi Minh reconnaissant l'unité du Vietnam et son avenir comme "Etat libre".

On peut aujourd'hui questionner ce sens de la grandeur nationale qui obséda de Gaulle, lui reprocher d'avoir fait la sourde oreille aux rapports de ses proches sur la situation locale où le mouvement d'indépendance nationale s'était forgé dans la guerre et ne s'arrêterait plus ; il est enfin difficile de ne pas juger son commencement à la lumière de sa fin, la lumière grise de Dien Bien Phu, ses montagnes de cadavres, ses files de prisonniers.

Pourtant, on ne peut lui dénier sa part d'idéalisme, de désintéressement, de foi presque mystique, à vocation universelle, dans un passé et un futur. Pour la dernière fois dans notre longue histoire s'exprimait sans réserve la part guerrière et rêveuse d'une nation chez qui l'esprit de conquête avait pris diverses formes au cours de son histoire.

Au lendemain précisément de la libération de la barbarie nazie, des Français utilisèrent, au nom de ces valeurs, des moyens qui nous font toujours mal, à soixante ans de distance. Ce furent les massacres de Sétif, en Algérie ; ce fut la répression de l'insurrection de Madagascar, ce fut enfin, en ce fameux 23 novembre 1946, ce qu'il fut convenu d'appeler "l'incident de Haiphong".

Au départ, dans une situation politique confuse, une ambiance d'insurrection rampante, l'arraisonnement d'une jonque chinoise donne lieu à un échange de coups de feu. Puis, à certains niveaux du commandement militaire et politique français, on juge bon de "donner une bonne leçon" aux Vietnamiens. Le bombardement de la ville de Haiphong commence. L'estimation de son bilan a notablement varié au fil du temps : au plus fort de la protestation anticoloniale, on parla de 20 000 morts, puis les chiffres semblèrent se stabiliser entre 6 000 et 10 000.

Des années plus tard, le maire de Haiphong de l'époque confia à l'historien américain Stanley Karnow que son estimation personnelle se situait aux alentours de 500, "tout au plus". On irait presque jusqu'à dire "peu importe".

Toujours est-il qu'en quelques jours, l'émotion nationale était à son comble : le malheureux Léon Blum, revenu aux affaires pour un intérim dont il ne voulait pas, et qui avait signé quelques jours plus tôt dans le journal socialiste Le Populaire un éditorial appelant à l'indépendance vietnamienne, se trouva être celui qui, à l'unanimité, fit voter par la Chambre les crédits militaires pour l'Indochine. L'historien norvégien Stein Tonnesson rapporte que quelques jours plus tard, quand déjà en effet la guerre faisait rage à Hanoï, le vieux socialiste en versa des larmes devant l'arbre de Noël du Populaire. Bien sûr, Léon Blum ne pouvait imaginer la boue de Dien Bien Phu ou la bataille d'Alger ; mais il ne lui échappait pas, sans doute, que ce commencement tragique ne pouvait engendrer une fin heureuse.

Ces larmes me reviennent toujours en mémoire devant la pauvreté des débats dans lesquels nous nous enlisons quand nous revenons sur cette période : on nous donne le choix entre nous glorifier de notre oeuvre civilisatrice - comme si nous étions encore dans les années 1930, en train de préparer l'Exposition universelle - ou poser des plaques pour ressasser notre honte - comme si nous devions perpétuellement nous excuser du tragique même de l'histoire en général, et de la guerre en particulier.

Engagé dans un travail de recherche, j'ai rencontré des crimes affreux et des sacrifices émouvants, des moments d'horreur et d'autres de pure beauté ; j'ai parlé à des Français passionnément amoureux du Vietnam, et à des Vietnamiens qui rêvent et espèrent en français. J'ai senti peu à peu pénétrer en moi un héritage dont la complexité et les ambivalences sont la richesse même. Mais tout se passe comme si dans la tendance générale à rectifier les torts par la voie du droit, notre passé aussi passait à la moulinette.

Pascal Bruckner conteste la "tyrannie de la pénitence" qui fige dans une forme de statut de la victime ceux dont les ancêtres ont subi des torts, ou des crimes ; mais on pourrait ajouter que, par un parallélisme douteux, nous nous enfermons dans un "statut du coupable" - de collabos virtuels, nous voici peu à peu par héritage transformés en tortionnaires et bientôt en nazis. L'examen honnête et exigeant du passé peut être douloureux : il ne doit pas se transformer en procès de Nuremberg permanent. Or un zèle vigilant s'exerce à faux, qui sans cesse reclasse des coupables et des victimes - camp enviable duquel, sans doute, nous nourrissons l'illusion qu'une purification rétrospective peut nous faire pardonner.

Avec cynisme, l'excellent démocrate qu'est le président Abdelaziz Bouteflika l'a bien compris, qui nous force au silence sur ses crimes présents au nom de nos crimes passés ; les Vietnamiens n'agissent pas autrement, signant avec leurs ennemis d'hier des pactes économiques ou financiers qui enterrent non seulement un regard sur des millions de victimes de ce qui fut aussi une guerre civile, mais aussi les droits politiques fondamentaux de leurs citoyens d'aujourd'hui.

Ce qui est ici mentionné ne devrait pas déboucher sur le silence, mais sur la terreur et l'admiration mêlées face à ce que nous sommes capables de faire, en tant qu'hommes et en tant que nations. C'est au prix de cette redoutable intimité avec nous-mêmes que la volonté de comprendre et l'éventuelle capacité à agir l'emporteront sur l'inutile désir de juger.

Antoine Audouard est écrivain.
LE MONDE | 27.11.06 |



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