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Posté le : 07/12/2007 à 22:10 (Lu 1491 fois) | | | Adaptation, innovation et développement : les objectifs de l’artisanat à Tlemcen
Jusqu’à une époque récente, l’artisanat dans la wilaya de Tlemcen occupait une place dominante, voire essentielle, dans l’économie locale et même régionale. Enraciné dans les traditions anciennes qu’il perpétue, l’artisan a, cependant, su s’adapter en adoptant les techniques nouvelles éprouvées. Ainsi, tout en s’adaptant aux évolutions de la société et des goûts de sa clientèle, l’artisanat s’enrichit et enrichit la culture. Sur le plan économique, l’artisanat a su s’imposer comme un vecteur économique porteur pour toute une région, allant de Beni Snous jusqu’aux limites de Ouled Mimoun, en passant par Nedroma et Tlemcen. Mais, avec l’arrivée des produits manufacturés, le secteur commencera à décliner. Dès lors, les vieux artisans, qui ont donné aux métiers traditionnels et artisanaux locaux leurs lettres de noblesse, peinent à trouver des jeunes qualifiés pour prendre le relais. Les artisans locaux trouvent difficilement des apprentis talentueux. Devant cette situation, qui a failli précipiter ce legs aux oubliettes, l’Etat a réagi en entreprenant de réanimer ce secteur. Dans la région de Tlemcen, c’est le tapis qui bénéficiera le premier de l’attention des pouvoirs publics et des autorités locales. C’est ainsi que le centre régional d’estampillage du tapis, qui fut fermé pour cause de disparition du produit, sera rouvert, avec pour mission, en plus de l’estampillage, l’orientation et l’encadrement des artisans tapissiers. Le secteur de l’artisanat opère ainsi un retour avec comme objectif la reconquête de la place qui fut la sienne au sein de la société, la culture et l’économie.
«De nouveaux projets et de nouveaux métiers construisent l’artisanat de demain» indique-t-on, tout en ajoutant, à propos du centre d’estampillage, qu’au «c½ur de la compétition économique, la norme est un des éléments de compétitivité, et la normalisation contribue à renforcer la relation avec le client, fondée sur la capacité de l’artisanat à répondre à une demande évolutive et professionnelle». L’artisanat, affirment les hommes de culture, fait partie intégrante du patrimoine identitaire local et national et constitue un facteur essentiel, principalement pour les femmes, d’intégration et d’insertion économique et sociale dans le cadre d’un développement durable. Car, il s’agit d’un réel atout pouvant permettre le développement des zones rurales et des régions enclavées, plus exposées et fragilisées que toutes les autres régions, suite à l’accélération des mutations économiques et industrielles. Tlemcen compte, désormais, avec l’aide du ministère de tutelle, tout faire pour relancer le secteur de l’artisanat. L’objectif étant de moderniser l’artisanat afin de l’adapter aux nouveaux matériaux, équipements et modes de gestion. Cependant, pour parvenir à cet objectif, il est indispensable de renforcer la formation, de réunir les conditions de financement des projets et de soutenir en les orientant les entreprises artisanales, affirme-t-on.
Mohamed Medjahdi
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