Tlemcen cité des arts et de l'histoire

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PATRIOTE

ILONKA

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Posté le : 02/04/2008 à 11:47 (Lu 6263 fois)
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Commentaire :  Donnez vêtre définition



Etre PATRIOTE, c'est s'approprier l'Etat, afin de s'en servir pour l'intérêt du PEUPLE.

Re: PATRIOTE [3301]

halima

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Posté le : 02/04/2008 à 12:20 (Lu 6260 fois)
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Citation : ILONKA

Etre PATRIOTE, c'est s'approprier l'Etat, afin de s'en servir pour l'intérêt du PEUPLE.


je n'aime pas le terme s'appropier car il y a comme une connotation de foce. Je préfère "aimer sa patrie", le défendre quelque soit l'endroit où l'on se trouve.

Re: PATRIOTE [3306]

tlemcen13

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tlemcen13

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Posté le : 02/04/2008 à 19:04 (Lu 6250 fois)
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etre patriote cest accepter de voir les tares de sa nation,de son etat,et avoir assez d'amour pour elle pour essayer de l'ameliorer...
to be continued..
sujet interessant!!ça fesait lgtps!

Re: PATRIOTE [3307]

nhari

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Posté le : 02/04/2008 à 23:14 (Lu 6243 fois)
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c ça patriote

Re: PATRIOTE [3308]

ILONKA

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Posté le : 03/04/2008 à 10:50 (Lu 6244 fois)
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Tu as raison Halima, le mot PATRIOTE, n'est pas un mot anodin. Mais, on peut être, PATRIOTE, sans nécessairement recourirà la force.

Re: PATRIOTE [3309]

ILONKA

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Posté le : 03/04/2008 à 10:57 (Lu 6241 fois)
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D'accord avec toi Tlemcenya13 le PATRIOTISME est un sentiment d'appartenance à un pays qui renforce l'UNITE selon des valeurs communes.

Re: PATRIOTE [3310]

ILONKA

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Posté le : 03/04/2008 à 11:06 (Lu 6239 fois)
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Pour Nhari,

Bien sûr, une armée est nécessaire pour garder les frontières, car tu le sais aussi bien que moi, que bcp de pays, ont des richesses : pétrole, minerai en tout genre, soleil, etc.etc.
Bcp de monde lorgne sur ces richesses et surtout pas améliorer la condition des gens du pay, sinon, adieu veau, vache et .....

Re: PATRIOTE [3311]

nhari

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Posté le : 03/04/2008 à 18:51 (Lu 6235 fois)
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patriote c aussi quand tout le monde se sauve et quitte la pays toi tu reste pour le defendre

Re: PATRIOTE [3314]

ILONKA

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Posté le : 05/04/2008 à 12:10 (Lu 6227 fois)
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Oui, mais être aussi, à l'extérieur de son pays est important. Car on peut sensibiliser des gens à des causes justes.
En clair, ne pas mettre tous ses oeufs dans un même panier.

Re: PATRIOTE [3315]

nhari

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Posté le : 05/04/2008 à 14:11 (Lu 6223 fois)
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Citation : ILONKA

Oui, mais être aussi, à l'extérieur de son pays est important. Car on peut sensibiliser des gens à des causes justes.
En clair, ne pas mettre tous ses oeufs dans un même panier.

c vré aussi

Re: PATRIOTE [3440]

Arslane

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Posté le : 04/05/2008 à 13:06 (Lu 6187 fois)
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Citation : nhari
patriote c aussi quand tout le monde se sauve et quitte la pays toi tu reste pour le defendre



Sid Erraïs..., parle-nous !
par Farouk Zahi

Parle-nous comme tu savais si bien le faire ! Tu étais le seul à pouvoir nous parler et nous te comprenions. Enfin nous le pensions. Ceux qui étaient supposés le faire à ta place n’ont pas réussi à nous rallier à leur vision. Nous, qu’on appelait « hitistes » et présentement « harraga », on te ressemble un peu. N’as-tu pas quitté les bancs du lycée pour rejoindre le maquis ?

N’aviez-vous pas été, toi et tes compagnons, et pendant plus de sept longues années, des « harraga »... un peu comme nous ? Vous avez souvent, contre l’avis des grands, quitté le champ, le lycée et parfois même l’université pour briser le mur du silence. Vous vous sentiez étrangers dans votre propre pays; nous ressentons presque la même chose. On vous traitait de « renégats », de « poseurs de bombes » et de « fellagas ». Le contexte n’est plus le même nous diras-tu, mais l’injustice, le déni d’équité, le dénuement sont mieux acceptés quand ils viennent de l’autre... celui qui a toujours été « l’ennemi intime », mais quand cela vient des proches, nous n’avons comme alternative que la révolte ou le suicide collectif dans les abysses marines. Il y a quelques années de cela, le kif et la « harga »... ça ne se passait que chez nos voisins; nos responsables étaient fiers de nous; ils disaient même que notre jeunesse est « propre ». Malheureusement, ils n’ont pas assez fait pour la garder « au sec ». Leurs discours prometteurs et abstraits ont fini par la « mouiller ». Tous les dispositifs d’insertion des jeunes ont manqué de cohérence et de perspective durable. Le plus décevant a été le pré-emploi dans la fonction publique. Après une année renouvelable une seule fois, nous sommes mis à la porte; on nous offre la possibilité de nous réinscrire dans le dispositif du filet social. De statut de sans emploi, on nous offre celui de chômeur en quête d’une précaire planche de salut. C’est tout de même une évolution dans l’absurdité. Elaborés sans nous, tous les symposiums, recommandations et dispositifs en direction de la jeunesse ont été l’oeuvre de « vieux ». Après un long cheminement labyrinthique administratif, dans le cadre du micro-crédit et du crédit pour la petite entreprise, nous nous sommes retrouvés en face de dragons bancaires: apport personnel, garantie, etc. La durée la plus courte pour la création d’un petit projet a été celle de Sihem de Bordj El-Kiffan qui a mis 15 mois pour pouvoir avoir l’autorisation d’ouvrir son école de plongée sous-marine. Une aussi longue durée n’est pas faite pour encourager les volontés les plus pugnaces. Pendant tes deux campagnes électorales, nous t’avons soutenu, nous avons rempli les stades et grimpé aux arbres pour te voir, t’entendre et si possible te toucher. Tu nous parlais si bien, on te comprenait, tu ne lisais pas de discours... tu disais « ERFA’A RASEK YA BA ! ». Depuis ta maladie que nous avons vécue la peur au ventre et ton rétablissement « Oua lillahi el hamd », on te sent si loin de nous. Tu ne parles que dans les cérémonies officielles et en arabe classique... ou en français, on arrive difficilement à te comprendre. Tu sais bien que la plupart ont quitté prématurément l’école...ils ne comprennent ni l’arabe savant ni le français. Ils n’ont jamais été de bons élèves. Tu dois certainement te demander avec nous, pourquoi le nombre de « harraga » a suivi une courbe progressive comme celle du cours du pétrole. Nos compagnons d’infortune des pays voisins nous en veulent presque de vouloir envahir l’Espagne et la Sardaigne avec eux. Ils ne trouvent pas de raison logique à notre fugue. Les pays « hôtes » se posent la même question avec, cependant, le mépris en sus. Ils considèrent que nous sommes plus riches que les autres illégaux.

On nous accuse de tous les maux. Il est même suggéré de nous surveiller étroitement lorsque quelques uns d’entre nous réussissent dans l’investissement agricole. Les engrais que nous utilisons peuvent servir à la fabrication d’explosifs ?! Nous avions lancé quelques signaux de détresse qui n’ont malheureusement pas été interceptés à temps. Notre premier appel a été lancé quand on réclamait des visas à Chirac qui t’accompagnait à Bab El-Oued, on introduisait en ta présence un dossier éminemment politique; malheureusement, les têtes qui se disent pensantes n’ont rien compris comme toujours. Elles nous traitaient, ce jour-là, de nouveaux harkis. Bien sûr qu’on aime notre pays...c’est nous qui avons inventé « one, two, tree... », c’est encore nous qui nous drapions de l’emblème national. Nous chantons l’Algérie à la manière de Baaziz ou de Lotfi Double canon; ils sont pour nous ce qu’ont été Driassa ou Saïd Sayah pour vous. Pendant que nous n’étions encore qu’un peu plus de 300 candidats en 2005, on n’a pas fait attention à nous, jusqu’à ce que nos corps, en perdition, flottent sur l’eau. C’est à ce moment que notre cri de détresse devint audible. On s’intéresse à ceux que certains qualifient d’épiphénomènes qui sont, en fait, une véritable tragédie nationale et qui interpellent la société dans toute sa composante. On nous consacre une grande émission télévisuelle; l’effet obtenu fut à l’inverse de celui attendu. Le théâtre filmique du documentaire présenté dans l’émission fut le théâtre tragique de la disparition d’une dizaine de « harraga » presque en live. Le silence religieux qui devrait accompagner ce drame ne fut pas de mise. L’une des reporters interviewées sur le plateau a même avancé que « la harga est un phénomène de mode » pour certains ?! Alors qu’on terminait à peine d’enterrer le dernier des naufragés, au propre et au figuré, on rebalançait le soir même la même émission. Décidément, Ahmed, le jeune de Tiaret qui a tenté six fois la traversée, n’a pas réussi à convaincre. Il ne cherchait pas un travail, il cherchait décidément un fonds pour le faire « rouler » dit-il. Il ne faut surtout pas lui en vouloir, il n’a pas la culture du travail manuel, il a grandi avec l’économie de bazar et du trabendo. La vraie réponse a été donnée par son père, ancien de Sonatiba, qui sait plus que tout autre que la cause du désespoir est dans le débauchage de plus de deux mille ouvriers dans deux entreprises publiques. C’est quand même deux mille familles qui n’ont plus de revenus ou presque plus. Au bord des larmes, le jeune chômeur d’Oran, dont le père est invalidé par la maladie, avoue la tête basse que seule sa mère qui travaille, pourvoit aux besoins nutritionnels d’une couvée composée de dix membres. On lui demande quel est son niveau d’instruction, comme si on allait l’embaucher sur le champ. Et comme si un niveau d’instruction pouvait dire quelque chose quand des détenteurs de diplômes d’études supérieures subissent eux-mêmes les affres du désoeuvrement.

Le correspondant de la télévision en France n’a pas trouvé mieux que de montrer les antres où se cacheraient les « fauves » pour se dérober du regard de la Guardia ou des Carabinieri. Il en appelle au sens de l’honneur national et du patriotisme, etc., etc.; il ne ressent assurément pas ce que nous ressentons ! Quant au vieil émigré, apparemment en retraite, bénéficiant certainement de revenus en euros, il peut toujours gloser sur les conditions défavorables que vit l’émigration. Mais il ne nous dit pas pourquoi il n’est pas rentré définitivement au pays, lui qui n’a plus rien à faire là-bas ?

Et si on me posait la question : Que nous faut-il faire ?....je dirais simplement Sid Erraïs que la maison a été construite en fausse équerre, elle ne peut avoir, dans ce cas, que des travers. Rien n’est encore perdu si...

Vieux immigré médusé !




Re: PATRIOTE [3480]

Arslane

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Posté le : 28/05/2008 à 09:51 (Lu 6169 fois)
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Des édifices brûlés et saccagés: Oran sur des braises
par H. Barti

Oran a vécu hier, pour la seconde journée consécutive, au rythme de violences et de dégradations. Des affrontements, parfois très violents, ont éclaté dans presque l'ensemble des quartiers de la ville.

Au Haï El-Makkari, ex-St Eugène, un CEM, en l'occurrence Dorgham Hnifi, a été incendié par des casseurs.

Cette violence a contraint les parents à se diriger en masse vers les écoles où leurs enfants passaient leurs examens de sixième. Un vrai calvaire pour des parents morts d'inquiétude et largement pénalisés par l'absence totale de transport en commun. Les chefs d'établissement ont décidé, sur instruction des autorités locales, de garder les enfants entre midi et 14h, afin et de leur assurer les repas et leur éviter des risques inutiles.

Au-delà de la déception « sportive » que la relégation du Mouloudia d'Oran peut provoquer chez les amoureux du club, les événements qu'a connus hier, la ville d'Oran, avaient des allures d'une véritable « révolte » dirigée contre tout. Au niveau de certaines grandes artères, notamment au centre-ville, c'était la désolation. Les magasins ont, dès les premières heures de la journée, baissé leurs rideaux de peur d'être pris pour cibles. Cela n'a pas empêché des groupes de personnes parfois encagoulés d'entrer par effraction dans certains locaux, à l'exemple de celles de « Lotto » et de « Nokia », situés tous les deux à la Rue Larbi Ben M'hidi, pour les piller. La grande Poste, située à la Place Maghreb au centre-ville, a également été saccagée dans l'après-midi d'hier. Le cinéma Maghreb, ex-Régent, a lui aussi été ciblé. Les émeutiers ont arraché les sièges de la salle pour les brûler à l'extérieur sur la chaussée.

Des administrations publiques, telles que le siège de l'Algérienne des Eaux et de l'antenne d'ERIAD sise à El-Hamri, ont été les premiers à payer les frais, dès la soirée de lundi à mardi, de cette violence brutale. Ces administrations ont été presque totalement saccagées et pillées par des jeunes et des moins jeunes surexcités. Selon des responsables de l'antenne ERIAD, située à l'avenue des Martyrs à El-Hamri, entre 400 et 500 quintaux de farine ont été volés par des casseurs qui s'en sont pris également à un semi-remorque de l'entreprise et à un véhicule privé propriété d'un des travailleurs qui a été complètement carbonisé après qu'on y ait mis le feu.

Hier, la livraison de farine aux boulangers d'Oran n'a pu être assurée, affirment les mêmes sources, qui n'écartent pas l'éventualité d'une pénurie de pain pour manque de cette matière première.

Par ailleurs, l'agence CNEP du Boulevard Zirout Youcef au Plateau et des banques étrangères, à l'exemple d'ABC à l'Avenue Sidi Chahmi, à Delmonte ou encore Société Générale à l'Avenue Farès El-Houari, dans le quartier de Maraval, ont été également attaquées. Le siège de l'Echo d'Oran, dont le propriétaire est le président actuel du Mouloudia d'Oran, a également été pris pour cible avant-hier soir. Mais, hormis des vitres brisées, on n'a pas enregistré de dégâts importants, grâce à une intervention rapide des forces de l'ordre, qui ont décidé de fixer une patrouille de police à proximité du siège.

Dans le quartier de Plateau, précisément au niveau de la Rue des frères Niati, fait important à être souligné, la population est intervenue pour chasser les casseurs. En effet, des affrontements ont eu lieu entre des habitants appuyés par des policiers en civil, reconnaissables à leurs talkies-walkies en main, et des émeutiers venus du quartier mitoyen de M'dina Djédida pour s'attaquer au siège de la 2ème Sûreté urbaine.

« Ces gens n'ont rien à avoir avec le football ou le sport. Ils n'ont qu'un seul but, c'est casser des édifices et des biens publics et les piller. Défendez vos biens », a hurlé un des habitants à l'adresse de ses jeunes voisins qui ont fini par prendre les devants, munis de pierres et de bâtons, et repousser la vague d'émeutiers.

En dépit de leur nombre important, et des moyens impressionnants dont elles disposaient, notamment des chasse-neige et autres engins antiémeute, les forces de l'ordre ont été considérablement gênées par cet « éparpillement » des zones de tension. Avec le centre-ville et la banlieue Est d'Oran, le quartier populaire d'El-Hamri a été le premier à enregistrer, avant-hier soir, ces scènes de violences. Mais, hier, la violence s'est propagée comme une traînée de poudre, pour atteindre presque la totalité des quartiers de la ville. Des scènes d'une rare violence ont été observées au niveau de la pénétrante de Delmonte, non loin du siège de la station régionale de l'ENTV.

Des groupuscules d'émeutiers éparpillés en plusieurs endroits se relayaient pour arroser les éléments de la brigade antiémeute de projectiles de tout genre. Les policiers ripostaient en lançant des bombes lacrymogènes. Les émeutiers se servaient des publiphones, arrachés la matinée et la veille, pour bloquer la route et empêcher l'avancée des véhicules de police. De temps à autre, on pouvait apercevoir des jeunes émeutiers blessés tomber par terre puis portés par leurs acolytes avant de disparaître dans les rues sinueuses du quartier populaire de Delmonte. Des scènes aussi brutales étaient également constatées au niveau du quartier de Plateau où un débit de boissons alcoolisées a été pris pour cible.

Jusqu'à une heure tardive, la tension était toujours à son comble dans certains quartiers, comme Yaghmoracen.

Au quartier Haï Edhaya, ex-Petit Lac, des casseurs ont mis le feu au siège de la CNEP Immo, alors que celui mitoyen de la CNEP banque a été saccagé et pillé.

Un climat de terreur régnait tout au long de cette journée, qui a coïncidé avec la tenue des examens de sixième pour les élèves du primaire. Une journée que la population oranaise ne risque pas d'oublier de si tôt, même si le pire reste à craindre



Oran..La ville du raï...déraille... le patriotisme sombre à l'ombre d'un stade..

Re: PATRIOTE [3481]

Arslane

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Posté le : 28/05/2008 à 10:04 (Lu 6167 fois)
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L'Etat, les émeutes et le 3ème mandat
par Ghania Oukazi

L'intensité dramatique des émeutes et de la dégradation de la situation socio-économique du pays semble obliger à un changement radical de donnes jusque-là considérées comme invariables ou acquises. Aux dernières nouvelles, Zerhouni aurait émis des réserves sur un troisième mandat présidentiel.

De forts échos de la présidence de la République laissent entendre que le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales aurait émis, récemment, de grandes réserves quand à la mise en branle de la machine administrative et électorale en faveur d'un troisième mandat présidentiel pour Bouteflika. La forte recrudescence des émeutes aurait justement obligé les services de sécurité à faire des rapports alarmants sur la situation socio-économique du pays.

Fait vrai ou fausse rumeur, ce sont de sources crédibles qui avancent de pareils éléments même si ces dernières années, toute information, quelle que soit son importance, est très souvent confirmée ou infirmée selon les sautes d'humeur des pouvoirs en place. D'ailleurs, encore une fois, la rumeur d'une absence de Bouteflika a fait, ces derniers jours, le tour du pays. Son apparition mardi soir à la télévision arborant un large sourire a, cependant, désarmé les calculateurs les plus téméraires. Ces parties de cache-cache semblent être érigées, depuis quelque temps, en mode de gouvernance. En effet, si le chef de l'Etat semble trouver du plaisir à narguer le pays en s'éclipsant quelque temps pour laisser libre cours aux rumeurs les plus folles, il est difficile de croire qu'il le fait sciemment dans une conjoncture où les problèmes sont traités à couteaux tirés. Rien ne va plus dans un pays où, pourtant, le pétrole coule à flots et est vendu à un prix réconfortant, le niveau des réserves de change est des plus appréciables, les constructions de logements pointent partout et les écoliers passent leurs examens dans une situation sécuritaire sans remous. Et c'est un mais qui fait basculer dangereusement les choses. Le revers de la médaille est terrifiant. De nombreuses familles ne sont pas logées, les jeunes ne trouvent pas d'emploi, les écoliers sont les otages d'une réforme éducative qui contredirait jusqu'à la logique même des règles les plus élémentaires de l'enseignement, les ménages peinent à acheter leur lait, leur viande et même leur pain, parce que les responsables du secteur ont été incapables d'en gérer sérieusement les problématiques.




«Dans 15 jours, tu seras parti ! »




Des indiscrétions d'El Mouradia racontent comment le président aurait épinglé le ministre de l'Agriculture lors du dernier Conseil des ministres qu'il a tenu, il y a plus d'un mois de cela. Il aurait interpellé Barkat sur le pourquoi du comment de la crise sur le marché de ces produits.

Le ministre aurait répondu que ses services seraient en train d'élaborer une stratégie pour régler ces questions dans une quinzaine de jours. La réponse du président aurait été «dans 15 jours, tu seras parti» (comprendre relevé de ses fonctions). Il n'y a pas un jour où l'on n'entendrait pas parler d'un remaniement ministériel «imminent». La date du 18 mai a été susurrée au niveau de plusieurs milieux institutionnels mais rien n'a été fait. Il est évident que de telles informations, distillées à tout moment, placent le pays en état permanent de léthargie. «Tous nos dossiers sont bien ficelés mais aucun ministre ni aucun autre responsable ne veut les parapher avec nous, tout est bloqué», nous disait, ces derniers jours, des diplomates étrangers accrédités à Alger. Les pouvoirs en place ont toujours su que pour fragiliser un pays, il faut le laisser fonctionner à la rumeur. Rien pourtant ne les oblige à laisser en instance des questions dont le règlement pourrait apaiser bien des esprits mais surtout libérer l'initiative pour une bonne gestion des affaires publiques. A défaut, ce sont les pratiques de corruption qui régentent une grande partie des administrations. Aux environs d'Oran, les habitants parlent d'un mouvement de racket qui s'est installé dans une de leur rue «de 14h à 16h » disent-il, sans qu'aucune autorité ne s'en offusque. Nombreux sont les citoyens qui n'arrivent pas à « libérer » leurs documents administratifs des mains d'employés véreux que s'ils glissent dans le dossier un billet consistant. « Vous voulez une amende de frères ou une amende de l'Etat ? » a dit un agent de la sécurité à un citoyen qui avait grillé une ligne jaune.




«Ce sont les ministres d'Ouyahia»




Le 3 mai dernier, des habitants d'Oran nous disait que « leurs rues sentent le brûlé ». Ils étaient persuadés que «ça allait éclater». Il a fallu un match de football pour que les choses dégénèrent. Ce ne sont pas les facteurs déclenchants qui manquent, le pays en traîne à en mourir. Le ras-le-bol est généralisé et la malvie s'est installée au sein des populations. Les émeutes d'Oran ont touché tous les quartiers de la ville. « Y compris ceux qui ne sont pas supporteurs du MCO », fait remarquer un citoyen. Si les étincelles de l'émeute étaient visibles depuis longtemps aux yeux des populations, elles semblent s'être éteintes aux yeux des décideurs. Sinon, comment expliquer qu'aucun dispositif sécuritaire n'ait été installé à Oran pour la protéger de l'émeute ? Ou alors faut-il croire que le renseignement a, à ce point, perdu de son efficacité jusqu'à laisser des jeunes, en mal de vie, détruire des édifices coûteux et mettre les populations en situation d'insécurité terrifiante ? Des dignitaires d'Oran notent que le ministre de l'Intérieur est, tous les mercredis ici, un chez lui du côté du marché Michelet. « Il passe ses week-ends à Oran et rencontre souvent le wali », disent-ils. Si ces deux hommes d'autorité n'auraient perçu aucun signe de pourrissement de la vie des Oranais, c'est que l'autorité même leur échappe ou ne leur convient pas. Interrogé sur les échecs du gouvernement, Belkhadem aurait répondu « ce sont les ministres d'Ouyahia, moi, depuis que je suis là, je n'ai pas pu en placer un, et ne me demandez pas pourquoi j'accepte, tout le monde le fait ». Le drame est que les émeutiers d'Oran ont commencé la casse lundi soir pour la reprendre plus intense hier matin avec des slogans qui n'ont rien à voir avec le foot et qui font craindre le pire, sans qu'aucune autorité n'ait pensé à renforcer les agents de sécurité. Peut-on parler de manipulation d'une partie ou d'une autre ? interrogeons-nous un analyste. « Je refuse qu'on parle de manipulation quand la hogra fait loi ! », s'est-il exclamé. Il est quand même curieux que des jeunes, aussi dépités soient-ils, sortent deux jours consécutifs «spontanément» dans la rue sans que personne ne leur barre la route. Des observateurs font remarquer qu'encore et toujours en vigueur, les dispositions de l'état d'urgence obligent, dans ce cas-là, à une réaction « aussi spontanée » des cellules de veille en principe mises en place depuis qu'il a été décrété. Il est clair que tous les ingrédients d'une révolte sont là. Mais y a-t-il eu, de par l'histoire, une révolte sans qu'il y ait manipulation ? L'on trouve facilement des observateurs qui pensent que « la casse est pour enfoncer le président et l'empêcher de faire un troisième mandat quand on voit que l'intervention de services de sécurité a toujours tardé à se faire ». Il est aussi permis de croire que dans tout ce gâchis, la concentration des pouvoirs brime l'initiative et lamine l'efficacité...




«Abdelkader nous manque»




Des sociologues croient fermement « au sursaut populaire d'un peuple blasé, trahi et terrifié ». Pour eux, ce peuple n'oubliera pas les années de terrorisme « mais aujourd'hui, il voit que la Charte a été violée, le pouvoir a libéré des tueurs, pourtant il lui a promis de ne pas le faire... »

Le Conseil de la Nation a organisé, récemment, un colloque sur l'Emir Abdelkader, une initiative que les chercheurs et les historiens ont apprécié. Cependant, de grandes interrogations s'imposent quand il s'agit d'évoquer l'Emir en tant que père fondateur de l'Etat moderne. L'on se demande pourquoi ce grand homme n'a-t-il pas déteint sur nos politiques pour qu'ils soient capables, comme lui, d'ériger un Etat moderne comme il l'a pensé, juste, basé sur le droit et l'équité. « Une pensée politique puisée aux grands principes : liberté de pensée et de conscience, démocratie, tolérance et respect des croyances des autres », écrit un membre de la fondation Emir Abdelkader qui termine son intervention par un profond soupir « aujourd'hui, Abdelkader nous manque ». Interrogé mardi par la radio, Ahmed Bedjaoui, qui n'est pas à présenter, a dit « Si j'ai à interviewer quelqu'un, aujourd'hui, ce serait l'Emir Abdelkader et je lui demanderais qu'est-ce que la tolérance, qu'aurait-il fait, lui, aujourd'hui. Il nous manque beaucoup ! » L'Emir a-t-il fait tout faux ou s'est-il trompé de société ? L'interrogation fait mal mais oblige à reprendre, encore une fois, la définition de l'Etat de Valéry. « L'Etat est un être énorme, terrible, débile, cyclope, d'une puissance et d'une maladresse insignes, enfant monstrueux de la force et du droit ». Dans une correspondance (archives) qu'il a adressée à son ami de Mascara, l'Emir a expliqué pourquoi a-t-il été obligé d'aller à la mobayai. Il lui a surtout rappelé qu'il n'a pas été trahi par la France, mais par les siens, et qu'il était convaincu que les tribus qu'il a laissées derrière lui, quand il s'est exilé, ne seraient jamais capables de construire un Etat...


Que vont-ils devenir?...Harraga?...Djihadiste?...Je m'en foustiste..? Footballeur raté?...ou Patriotes conscients de sleur pays?

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