Tlemcen cité des arts et de l'histoire

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Tlemcen: ville patrimoine [2214]

Arslane

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Posté le : 19/09/2006 à 08:29 (Lu 13406 fois)
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Commentaire :  Centre international sur le patrimoine de Tlemcen préfigure la sauvegarde de la mémoire des architectures anciennes tlémcéniennes.


TLEMCEN planche sur le patrimoine

Dans le cadre d’un chantier école initié par le Centre international sur le patrimoine de Tlemcen (CIPAT), la faculté des sciences de l’ingénieur de l’université Aboubekr Belkaïd de la ville, en collaboration avec l’université Parix X-Nanterre, organise actuellement un atelier pédagogique axé sur la mise en valeur de l’habitat traditionnel, en présence d’étudiants, d’ingénieurs et d’archéologues algériens et espagnols (ces derniers venus de l’université polytechnique de Valence) et sous l’encadrement d’experts algériens et français comme M. Jean-Michel Pérignon, inspecteur général de l’architecture et du patrimoine au ministère français de la Culture, et M. Hubert Guillaud, directeur scientifique du Centre de recherche sur l’architecture de terre (Craterre).

Rencontrée avant-hier sur la terrasse d’une vieille maison mauresque au coeur du quartier tlemcénien de R’hiba, où elle participait à de minutieux travaux de restauration en compagnie d’élèves et de collègues, Mme Rabéa Bekkar, maître de conférences à l’université Paris X et cofondatrice du CIPAT (avec M. Fouad Ghomari, enseignant à l’université Aboubekr Belkaïd), a bien voulu énumérer pour nous les principaux objectifs à l’origine de ce projet scientifique mis en oeuvre en 2003, à l’occasion de l’Année de l’Algérie en France.

«Nous voulions travailler, dit-elle, premièrement sur le patrimoine bâti de Tlemcen en associant l’analyse de la morphologie spatiale à celle de la morphologie sociale, c’est-à-dire l’histoire de la ville. Deuxièmement, ajouta-t-elle, nous souhaitions former et sensibiliser des étudiants, architectes, ingénieurs et archéologues sur la protection du patrimoine ainsi que sur les méthodes de sa restauration avec plusieurs interventions programmées sur le bâti à sauvegarder, dont celle que le CIPAT même actuellement au niveau de la maison Lagha, sise à derb Sidi-Ouazan, dans le quartier de R’hiba. Enfin, troisièmement, notre ambition était d’élaborer un plan précis pour permettre la sauvegarde du patrimoine de Tlemcen et notamment du tissu urbain ancien du quartier de R’hiba, la partie haute de la médina de la cité des Zianides, qui n’avait pas bénéficié d’études précises en matière de sauvegarde du patrimoine».

Ce quartier de R’hiba posséderait, selon les spécialistes, une cohérence sociale, spatiale et culturelle avérée. Il a été, par ailleurs, un haut lieu de la résistance nationale puisque c’est dans ses murs qu’est né et a grandi, par exemple, le regretté Messali Hadj.

Amine Bouali




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Edité le 13/10/2006 à 09:02 par Arslane

Re: Tlemcen: ville patrimoine [2218]

tlemcen13

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tlemcen13

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Posté le : 19/09/2006 à 13:13 (Lu 13403 fois)
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je vote "oui" à larennovation des maison de rrhiba!!
c'est une tres bonne initiative.
les constructions anciennes dess maisons de tlemcen cachent divers tresors et des procédésuniques en leurs genres comme les faleuses frises ou encorelapeinture a l'oeuf et a la chaux!!


Re: Tlemcen: ville patrimoine [2239]

Arslane

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Posté le : 20/09/2006 à 09:06 (Lu 13397 fois)
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Je vote pour le café Douidi !

Re: Tlemcen: ville patrimoine [2412]

Arslane

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Posté le : 13/10/2006 à 09:04 (Lu 13374 fois)
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Les anciens élèves de l’Ecolymet se souviennent

« Il nous appartient aujourd’hui, alors que notre drapeau flotte librement, dans un pays libre, de nous souvenir de ces pieux qui ont combattu, souffert, offert leur jeunesse et leur sang». Ainsi s’est exprimé Sid Ahmed Taleb Bendiab, président de l’association des anciens élèves de l’EPS, du collège de Slane, du lycée de garçons et de la médersa de Tlemcen (Ecolymet), dans son allocution d’ouverture devant des anciens élèves de l’école qui sont venus pour se remémorer dans une ambiance d’émotion ces immortels qui ont exaucé leurs espoirs et concrétisé leurs rêves. Et d’ajouter: «le devoir de mémoire est la raison même d’être de notre association. Nous avons érigé une stèle à l’honneur de tous nos compagnons de lutte qui sont tombés à la fleur de l’âge au champ d’honneur. Ils ont écrit avec leur sang l’histoire de la guerre de libération de l’Algérie. Qu’Allah leur accorde toute sa Miséricorde».

En effet, à l’initiative de l’association EcolyMet, une cérémonie très conviviale a été organisée, jeudi dernier, dans la grande salle de l’amphithéâtre de la nouvelle faculté de médecine Dr Benaouda Benzerdjeb (ex-Caserne Miloud), en l’honneur des familles de 98 chahids (étudiants pendant la guerre de libération). Une cérémonie à laquelle assistaient le commandant Guezzane Djillali (Si Affane), le recteur de l’université, le doyen de la faculté de médecine, le président de l’APC de Tlemcen et de nombreux anciens élèves de l’Ecolymet, qui sont actuellement de grands médecins, avocats, professeurs, directeurs et cadres de la nation, tels que Benblal Abdallah, Guermouche Abdesselem, M’rabet Noreddine, Baba Ahmed Hachemi, Gaouar Abdesselem, Larbi Benamar, Oujdi Boumediène, Omar Dib, Bekhti Abderrezak, Cheloufi Abdelaziz, Sari Mahmoud et bien évidemment tous les membres de cette association. Les participants à cette cérémonie, qui coïncide avec la cinquantième Journée nationale de l’étudiant, ont tous exprimé leur souhait pour une écriture «honnête, objectif et constructive» de l’histoire, surtout dans cette région de Tlemcen qui a vu tomber au champ d’honneur des centaines de martyrs.

Par ailleurs, une exposition photo des lieux historiques et des figures notables de Tlemcen, a été organisée, jeudi soir, par l’association des amis du musée et du patrimoine de Tlemcen, au musée de Tlemcen (ex-Médersa). Cette manifestation culturelle a permis au grand public d’admirer et de contempler les plus beaux sites de la ville. Selon Gaouar Abdesselem, membre actif de cette association, la sauvegarde du patrimoine de Tlemcen est une préoccupation majeure et croissante de l’association des amis du musée et du patrimoine de Tlemcen. Selon lui, Tlemcen est un grand musée ouvert, elle concentre 75% du patrimoine monumental arabo-musulman de l’Algérie et son registre demeure très varié. Ce dernier se compose de quelque 40 mosquées, de plus de 16 mausolées, de médinas, de qasbas, d’ouvrages hydrauliques, de hammams, de remparts, de relais, mais encore de vestiges remontant à la préhistoire (la Mouilah près de Maghnia) ou à la protohistoire (périodes berbères et carthaginoises) et à l’occupation romaine (Altara et Tepidea).

Ce sanctuaire de l’histoire a été largement abordé par le chef de l’exécutif lors d’une rencontre avec la société civile. «Tlemcen, ville d’art et d’histoire, est en passe aujourd’hui de perdre ses traditions établies depuis des siècles. Hélas, la situation dans laquelle se trouvent plusieurs sites et monuments reste déplorable et inquiétante. Plusieurs édifices se trouvent en mauvais état, nécessitant en urgence une réelle prise en charge», a-t-il notamment souligné.

Khaled Boumediène


Re: Tlemcen: ville patrimoine [2413]

Arslane

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Posté le : 13/10/2006 à 10:00 (Lu 13372 fois)
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Tlemcen :
Des FrançAis Regrettent d'Avoir Quitté L'Algérie

All Africa Global Media - French; 5/29/2006



Qu'il est bon et bien souvent étonnant de se réunir avec ses camarades de classe après tant d'années ! Bien évidemment, des années de scolarité ensemble, c'est aussi une multitude de souvenirs, de situations inattendues, de rigolades et de stress qui ont meublées ces jeunes années en tant qu'éleves ; Tlemcen, des années cinquante.

Que ce soit M. Marc, Mme Claudie Sarez, le maire d'une ville française M. Roger, ou encore M. David en plus de M. Lemkami, M. Benmansour et ô ! combien étaient-ils venu ; assister à ces retrouvailles jeudi dernier à la bibliothèque centrale de l'université de Tlemcen. Ils sont venus au nombre de 41 des quatre coins de la France, y compris un diplomate, rejoindre leurs anciens amis algériens. Presque tout le monde était au rendez-vous.

Le but de cette initiative, prise par l'association Ecolymet, et Afak El Andalous, étant de régler les aiguilles àl'heure des retrouvailles. Retrouvailles qui ont été marquées surtout par les sanglots du chef de la délégation française composée de 41 membres.

M. Marc Hamet avait du mal à parler sur sa terre natale, Tlemcen, et devant un parterre d'anciens camarades de classe de Tlemcen et de France.il regrette d'avoir quitté ce beau pays dit-il, la gorge serrée, avant que les larmes ne jaillissent de ses yeux, poursuivant difficilement son discours plein d'émotion. Ce fils d'Algerienne n'a pas manqué d'emmener sa fille visiter le lieu où; est né; son père. Ce moment de retrouvailles a été particulièrerement chaleureux. L'échange de nouvelles et de souvenirs, comme en témoigne Mme Claudie Sares, professeur d'allemand actuellement, et qui a quittée l'Algérie à l'âge de 18 ans. Mais pour moi, le pays est un attachement émotionnel, j'allais dire viscèral, le pays de mes ancêtres, c'est l'Algérie, c'un arbre généalogique d'au moins un siècle qui avait pris racines, soulignant que la France n'était qu'un pays de vacances, remerciant de ce fait Ecolymet pour ces retrouvailles pleines d'émotions et de souvenirs.

Ils étaient nombreux à venir p artager souvenirs et mémoire des hauts faits de la vie d'antan, d'hier dans ces quartiers de Tlemcen, dans les couloirs de l' Ecole Décieux, du Slan, ou de la Medersa. Les souvenirs fusaient de toutes parts. Tous se saluaient, s'embrassaient et retrouvaient leurs anciens camardes. La joie était au rendez-vous. Ces retrouvailles ont été cependant marquées par des conférences et une riche exposition d'anciennes photos d' E;coliers de Tlemcen, comme Chakib Khelil, Djamel Ould Abbès.

Copyright 2006 All Africa Global Media - French

Nombreuses erreurs de retranscription typographique constatées, désolé, pour la remise en page approximative .

Souce texte original:
http://209.85.129.104/search?q=cache:5te8gEr3fFEJ:www.highbeam.com/library/docfreeprint.asp%3Fdocid%3D1Y1:93719641%26ctrlInfo%3DRound20%253AMode20a%253ADocFree%253APrint%26print%3Dyes+l%E2%80%99Ecolymet&hl=fr&gl=fr&ct=clnk&cd=3

Lien à voir:
http://www.beurfm.net/forum//archive/index.php/t-557.html


Le retour de la cigogne


Re: Tlemcen: ville patrimoine [2778]

Arslane

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Posté le : 27/11/2006 à 09:21 (Lu 13336 fois)
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Don américain pour la réhabilitation

de la mosquée El-Pacha

La mosquée El-Pacha d’Oran a été sélectionnée pour bénéficier du programme de l’Ambassadeur des Etats-Unis pour la préservation culturelle pour l’année 2006. Dans ce cadre, le nouvel Ambassadeur, M.Robert Stephen Ford, installé au mois de septembre dernier à Alger, se rendra aujourd’hui à Oran pour assister à la cérémonie, prévue demain, pour la remise d’un chèque symbolique d’un montant de plus de 106.000 dollars au profit de la mosquée El-Pacha. Il s’agit d’une subvention accordée par le fonds de l’Ambassadeur qui a été créé par le Congrès américain en 2001, dans le cadre d’un partenariat établi entre l’Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique, la direction des affaires religieuses de la wilaya d’Oran et le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs. Cette subvention sera utilisée pour la restauration de la mosquée, dont la construction remonte à l’époque ottomane, avec des techniques modernes, afin de préserver la grandeur, l’architecture et les décorations de ce lieu de culte. Une opération qui devra se réaliser en consultation entre l’Ambassadeur, un expert américain et des spécialistes algériens pour l’évaluation de l’ampleur des travaux et contribuer ainsi à la consolidation de la structure de la partie la plus touchée du bâtiment, tels le mur de soutènement et les fondations.

Selon l’Ambassade des Etats-Unis, l’Algérie bénéficie du programme pour la préservation culturelle, chaque année, depuis sa création. En 2001, une subvention avait été accordée pour la reconstitution de la mosaïque romaine de Cherchell. En 2002, le programme a subventionné la restauration de trois peintures miniatures algériennes au Musée des Arts traditionnels et populaires. En 2003, l’évêché de Constantine a été sélectionné pour restaurer les coupoles de la basilique de St Augustin d’Hippone. En 2005, le fonds a contribué à soutenir la conservation continuelle de la collection d’objets du Musée national du Bardo à Alger. Lors de sa visite, le diplomate américain fera également escale dès son arrivée à Oran à la Chambre de commerce et d’industrie de l’Oranie pour faire une allocution devant des opérateurs économiques de la région. Poursuivant sa tournée en Oranie, l’Ambassadeur devra se rendre, le 30 novembre, dans la wilaya de Tlemcen pour visiter l’université Abou Bakr Belkaïd, notamment la classe de formation à distance, créée dans le cadre d’un programme de partenariat entre l’université algérienne et l’université de Eastern Carolina, subventionnée par le gouvernement américain.
B. Mokhtaria



Re: Tlemcen: ville patrimoine [3393]

Arslane

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Tlemcen Comment réhabiliter le Mechouar ?
par Sid'ahmed Cheloufi

La commission chargée de la réhabilitation du palais du Méchouar s'est réunie mercredi dernier sous la présidence de Réda Brixi, directeur du musée de Tlemcen et en même temps président de l'association des Amis du musée. Pour la première fois on a senti que la société civile de Tlemcen a compris son rôle au lieu de «pleurnicher» sur le passé, c'est le moment de proposer aux décideurs des programmes solides, réalistes et objectifs. M. Hamza-Cherif Abdelaziz a présenté un planning d'activités qui pourraient «sortir» ce monument historique, à savoir cette citadelle du Mechouar XIIe siècle, d'un rôle qui n'est pas à la hauteur de l'importance d'un tel monument maghrébin, à savoir abriter des administrations et des institutions culturelles et artisanales qui occupent les anciens dortoirs du lycée Ahmed Bendimered qui occupe actuellement la moitié Est du Mechouar séculaire. Ce qu'a proposé à l'auditoire composé de bénévoles mais en présence des représentants de l'APC, de la direction de la Culture, du président de l'Office du tourisme, cette commission des Amis du musée, c'est des floralies, des expositions artisanales, une kermesse pour enfants à thème historique avec costumes de l'époque médiévale, une cérémonie de distribution de prix pour les lauréats du bac, du BEM et autres, des soirées musicales, des visites guidées et surtout une revue d'histoire sur les monuments et leur préservation, voire leur restauration et leur réhabilitation. Un débat fructueux a eu lieu et il faut espérer de ce programme réaliste qu'il ne soit pas une fleur de printemps en ce mois d'avril. Concluons avec cet engagement de M. Brixi Réda, président de l'association des Amis du musée, «Nous sommes déjà passés à l'action, le ministère de la Culture a créé trois postes budgétaires pour assurer la sécurité du Mechouar qui ne servira plus de parking pour les voitures de particuliers qui considéraient ce patrimoine légué par Yaghmorassen comme une �'voie du garage'». En même temps, le directeur du musée a présenté la première du guide touristique du Mechouar qui a toutes les compétences et la grâce de faire connaître ce monument aux visiteurs nationaux et étrangers. Que Dieu les aide à accomplir ce modeste programme. Les rois zianides vous seront reconnaissants !



Quid de la place du Mouchouar?...de la promenade du Méchouar etc..etc...

Re: Tlemcen: ville patrimoine [3414]

Arslane

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Posté le : 27/04/2008 à 10:01 (Lu 13297 fois)
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Tlemcen Malfaçons dans les bâtiments : à qui incombe la responsabilité ?
par Khaled Boumediène

Durant les deux dernières décennies, l'Algérie ne disposait que de peu de moyens d'études et de réalisation, face à un besoin sans cesse croissant de construction. L'option avait porté sur la typification des études, la préfabrication et l'industrialisation du bâtiment. Le résultat était prévisible: répétitivité excessive des bâtiments, cadre de vie médiocre, monotonie, anonymat, etc. Depuis ces dernières années, les paramètres ont changé: le nombre d'entreprises a considérablement augmenté et le volume de production des bâtiments s'est multiplié (eu égard à la conjoncture économique).

Aujourd'hui, des centaines de milliers de logements tous types confondus (logements sociaux, LSP, AADL, logements ruraux...) sont édifiés en vue de résoudre la crise du logement qui persiste toujours. Mais parfois le travail de construction n'est pas réalisé selon «les règles de l'art» et des malfaçons et dysfonctionnements sont aussitôt rencontrés dans les bâtiments réceptionnés. Si l'on écoute des acquéreurs, d'incompréhensibles malfaçons affectent leurs logements. Alors qui est responsable ? Les entreprises de réalisation, les architectes et les bureaux d'études techniques, les maîtres d'ouvrage ou les organes de contrôle ?

«En vertu des principes généraux qui régissent les contrats, chaque partie contractante est tenue de remplir ses obligations. En outre, des dommages-intérêts peuvent incomber, dans tous les cas, en raison du préjudice causé à l'autre partie, par suite de l'inexécution des engagements. Le code civil prévoit une responsabilité aggravée de l'entrepreneur à raison des vices de construction. En cas de force majeure, l'entrepreneur supporte le risque de destruction du bâtiment avant sa réception», dira un architecte de Tlemcen. Et de souligner: «La responsabilité de l'entrepreneur est engagée à raison de retard dans la livraison des travaux, le changement dans les travaux, sans autorisation du maître de l'ouvrage, des vices de construction, des vices cachés des matériaux, des fraudes, des contraventions et délits spéciaux à la construction». Il apparaît que la cause fondamentale des problèmes rencontrés réside dans l'insuffisante compétence des entrepreneurs qui font appel à des tâcherons (sous-traitants) qui ne fournissent pas les matériaux (ils ont un personnel distinct de celui de l'entrepreneur et travaillent en pleine indépendance, à leurs risques et périls) et dans une législation qui fragmente les tâches à l'excès et dilue les responsabilités.

Selon un grand entrepreneur de Tlemcen, la route du succès architectural est jonchée d'obstacles que de nombreux projets ne parviennent pas à surmonter et qui sont dus au fonctionnement de l'environnement juridique et à l'organisation de la construction publique et privée. «Les rigidités du code des marchés publics contraignent le maître de l'ouvrage à procéder à de compliqués appels d'offres et à respecter de lourdes procédures. Les règles de la comptabilité publique en général sont handicapantes et inadaptées à la nature même des projets de bâtiments. Construire un bâtiment de qualité avec peu d'argent devient une véritable gageure». Et de préciser: «Le plus grand mal qui ronge l'organisation de la construction publique est son «taylorisme excessif». Pratiquement une succession de lois et de décrets, qui a bâti d'épaisses murailles entre les différents acteurs: entre le maître d'ouvrage et la maîtrise d'oeuvre, entre la maîtrise d'oeuvre et les entreprises et, au sein même de la maîtrise d'oeuvre, entre les architectes et les bureaux d'études techniques».

Par ailleurs, le code civil ne définit pas les vices de construction et n'en donne aucune énumération. Il y a vice de construction lorsqu'il y a malfaçon, c'est-à-dire défaut ou imperfection dans la construction qui risque de compromettre les qualités de l'ouvrage: solidité, utilité, esthétique... «La faute de l'entrepreneur peut résulter de l'emploi de matériaux de mauvaise qualité, même si ceux-ci sont fournis par le propriétaire, et d'une façon générale de toute utilisation des matériaux non conformes aux règles de l'art et de la construction», signale un autre entrepreneur de Tlemcen.



Re: Tlemcen: ville patrimoine [3586]

Arslane

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Posté le : 17/12/2008 à 09:52 (Lu 13270 fois)
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Tlemcen: Deux derbs à sauvegarder!
par Sid'ahmed Cheloufi

Ces deux derbs (impasses), Derb Ouled El-Imam et Derb Sidi Amrane doivent être sauvegardés, à tout prix, car ils renferment des «trésors» d'histoire de l'époque rayonnante des Rois zianides.

Pour le visiteur amoureux des vestiges du passé, il pourra accéder soit par la rue Bataille Felaoucène (ex-Stalingrad et ex-Haedo) ou par le boulevard Cdt Djaber. Ces deux derbs sont construits en parallèle par rapport aux anciennes bâtisses, la plupart dans un état menaçant ruine, et débouchent sur une petite placette (Tahtaha) près du bain maure Bouthmène toujours en activité et bien entretenu et du four banal (farrane) où les odeurs du pain maison et des gâteaux traditionnels vous chatouillent les narines!

Derb Ouled El-Imam porte le nom des deux savants du XIVe siècle Abderrahmane Ben Mohamed Ibnou El-Imam, né à Gouraya qui a professé à Tunis, Alger, Miliana et son frère Aïssa qui ont créé Madrassat Ouled El-Imam, célèbre dans le Maghreb et même en Orient pour ses cours scientifiques et religieux sous le règne du Roi Abou Hammou Moussa Premier (I). Ce grand savant, à savoir Abderrahmane, mourut en 1340 à l'époque de Hassan El-Merrni (période de l'occupation de Tlemcen par les Mérinides de Fez). Ce derb peut être menacé de disparition avec les nouvelles constructions en béton qui poussent comme des champignons pour ouvrir des commerces sur le boulevard Bataille de Felaoucène, bien achalandé par des magasins nouveau style. Ce qui est très intéressant à condition de ne pas toucher, plus bas, à la mosquée et la Medersa qui sont un trésor culturel et scientifique du passé prestigieux de la capitale des Zianides. A côté de ce «complexe religieux et culturel» où ont transité des grands savants du Moyen-Âge, la maison «Dar Sbitar» éternisée par notre grand écrivain feu Mohamed Dib est toujours debout pour rappeler les romans de Dib: «La grande maison», le Métier à tisser» et «I'Incendie» vulgarisés par le feuilleton télévisé de feu Mustapha Badi.

Le deuxième Derb Sidi Amrane conserve la tombe, au bout d'une venelle devant la maison des Nébia, de feu Sidi Amrane Ben Moussa Al-Machdali; ce savant ayant enseigné à Bougie, Alger avant de rejoindre la petite «université» des Ouled El-Imam où il brilla par ses connaissances en fikh, hadits et logique (El-Mantak). Son épitaphe indique (né en 1.271 décédé en 1344). Ces deux derbs historiques, en face de celui de Riat Farès qui débouche sur la rue Dr. Tidjani Damerdji doivent être sauvegardés pour attester aux générations futures, de ces lieux de savoir et de culture fréquentés par de grands savants venus d'Orient et même d'Occident.

Dans le même quartier nous signalons au service concerné par la protection des monuments, la petite mosquée Sidi Brahim Al-Gharbi, fermée et abandonnée près du derb Moulay Tayyeb et sa zaouïa, en pleine rue Dr. Tidjani Damerdji.

D'autres derbs qui restent «debout» par miracle doivent être restaurés tels que Derb Hadj Amine dont les escaliers donnent sur le boulevard Cdt Djaber, à deux pas du CCF (centre culturel français), et le derb Bab Allen, et non Babylone, qui mène de la rue Dr Tidjani Damerdji au boulevard Cdt Djaber, en face du derb Ouled El-Imam.

L'association des amis du musée doit «fouiner» dans ce qui reste debout dans la vieille médina et sensibiliser les pouvoirs publics pour restaurer, voire revitaliser ces derbs et ruelles qui cachent des monuments et des sites à conserver pour écrire la belle histoire de notre pays.



Re: Tlemcen: ville patrimoine [3600]

Arslane

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Posté le : 07/02/2009 à 10:28 (Lu 13250 fois)
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Tlemcen: Que reste-t-il de Rhiba ?
par Sid'ahmed Cheloufi

Parmi les sept anciennes portes de Tlemcen, il y a Bab El-Djied (porte des cavaliers), qui a complètement disparu depuis la colonisation (1844) et après la destruction des murailles bâties sur l'emplacement des anciens remparts par l'armée française qui a toujours considéré Tlemcen comme forteresse pour repousser les attaques permanentes des troupes de l'Emir Abdelkader pendant 17 ans de résistance (1830-1847).



On y accède à Bab El-Djied par la rue Belabbès, devenue rue du 1er Novembre 1954 après l'indépendance, une rue commerçante très achalandée avec ce qui reste de l'hôtel du Maghreb (toujours en chantier), en face du Mechouar, l'ancienne coupole et surtout au-dessus de ce café Les Amis du livre et le Cercle des jeunes Algériens fermés (bâtiment repris par ses propriétaires) malgré son caractère historique puisque cette association est un repère du mouvement national qui a formé des jeunes militants depuis 1928. Parmi les repères historiques, il y a le magasin de feu Kara Djilali (Djilali cycliste) qui a laissé une sentence pleine de sens en 1962 : le faux départ. Alors qu'il accrochait les drapeaux devant son magasin le 5.7.1962, un responsable de quartier (Rhiba) FLN lui intima l'ordre de les enlever car l'ordre (Amr) n'est pas encore arrivé de la kasma ! Il répliqua alors avec son humour : «C'est un faux départ !». Le poète Bentriqui a laissé une chanson célèbre intitulée «Aïd El-Kébir wal el-fardja fi Bab El-Djied, tamma laquietha moulat el-wachma» (Aïd El-Kébir, le spectacle a eu lieu dans le quartier de Bab El-Djied, c'est là que j'ai rencontré celle qui a un tatouage). Cette quassida a été chantée merveilleusement par notre chantre mostaganémois Bouadjadj. Quelle fardja reste-t-il après tant d'années de privation, de destruction de tout ce qui est ancien par le colonisateur qui a détruit l'ancienne Médina et sa Rhiba (diminutif de Rahba), espace entre les anciens remparts et les maisons avec leurs petites ruelles de un mètre de large. Que reste-il de Rhiba vue de l'intérieur ? Une petite mosquée, Sidi El-Ouezène, retapée avec un bassin d'ablutions en plein air qui n'est pas «original» et qui défigure le monument ancien... Omar Dib, «notre mémoire» concernant le vieux Tlemcen, me racontera l'histoire de Sidi El-Ouezène, «Derb Sidi El-Ouezène porte le nom de deux grands savants de Tlemcen, le premier Abdallah El-Ouazzani fut le disciple de cheikh Mohamed Ettenessi. Il enseigna en qualité de professeur dans l'école de son maître, il eut parmi ses élèves des hommes de science et de savoir de grand renom, entre autres Abdallah Ibn Elimam, El-Abbas. Le second fut son neveu et assurément le plus célèbre, Mohammed El-Ouazzani, né à Tlemcen en 1502, qui fut un savant versé dans toutes les branches du savoir. Ce fut également un grand théologien, un muphti et un prédicateur. Il eut comme disciple El-Mandjour, Saïd El-Maqqari, Mohamed El-Houari et tant d'autres. Il mourut à Fez où il fut nommé muphti en 1574". Le deuxième «marabout» trône au milieu de l'ancienne Rhiba, près du four banal qui n'est plus achalandé comme par le passé. Car les boulangeries et les épiceries ont remplacé le pain de maison (khoubz eddar). C'est le tombeau de Sidi Yahia Benmoussa Al Mazouni, décédé en 1478. D'après le livre du Cheikh Hadj feu Mohamed Benramdane Chaouch, «Il s'agit de Abou Zakaria Yahia Benmoussa Al Mazouni Al Meghili né et a grandi à Mazouna puis vint à Tlemcen où il s'initia chez Ibn El Merzouk Al Hafid Al Okbani. Il fut juge à Mazouna et auteur du livre Ed-dourar el-maknouna fi nawazil Mazouna» (extrait du livre de Chouch Ramdane, Baqual Assoussane, OPU 4-9-3892). Ce mausolée est caché par un parking sauvage de taxis clandestins qui ont investi l'ancienne Rhiba. Les responsables des monuments doivent mettre en valeur ce saint très connu, puisque Tlemcen deviendra capitale du monde musulman en 2011. Une jolie clôture en ferronnerie fera l'affaire, avec une plaque indiquant l'itinéraire de ce grand jurisconsulte dont un manuscrit en 2 volumes est conservé à la Bibliothèque nationale d'Alger sous le numéro 1335 et ce d'après le chercheur Baghli Mohamed. Ce quartier historique de Rhiba a perdu une pléiade de jeunes héros pendant la guerre de libération nationale tels que les trois frères Zerga, les trois frères Benchekra, Kazi Aouel Mohamed, Ouled Sidi Ali, Bouayed, Abadji Mahmoud. Rhiba a enfanté le poète populaire Mostefa Bendimered (1869-1942), le père de la Révolution Hadj Messali dont la maison près de «Ars Didou» mérite d'être restaurée par ses petits-fils. La réhabilitation de ce qui reste de ce quartier historique est indispensable car il renferme un véritable noyau de la vieille médina avec son bain maure, sa mosquée et surtout des maisons anciennes avec patio et architecture arabo-islamique.

Des hommes illustres ont habité ces derbs (impasses) tels que feu le professeur pharmacien Abdelhamid Klouche, feu Mohamed Bouali, maître de l'andalou, El-Kadi Chouaïb Aboubekr (dont un derb porte son nom), Cheikh Bentabet, imam et récitant du Coran, l'imam Bouabdallah Mohamed, ancien imam de la mosquée de Sidi Boumediène puis de la grande mosquée puis le poste de muphti, le professeur Bekhoucha Mohamed, jurisconsulte et même un grand footballeur qui a fait le bonheur du WAT, Hadj Noureddine Belkhodja, connu à travers toute l'Algérie pour sa technique et ses coups-francs bolides. Les anciens habitants de Rhiba, de Derb El-Kadi, de la rue des Almohades doivent restaurer leurs anciennes maisons avant qu'elles ne partent en ruine. Un trésor est caché dedans !



Re: Tlemcen: ville patrimoine [3626]

Arslane

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Posté le : 01/04/2009 à 09:51 (Lu 13185 fois)
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Tlemcen: El-Ourit ressuscité
par Benabadji Fethi

El-Ourit, distant de 7 km de Tlemcen côté Est, est traversé par la route nationale n°7 menant à Sidi Bel-Abbès. Un canyon impressionnant et majestueux, encadré par de très hautes montagnes du côté Est, le Djebel Chaouiter, de 1.163 m d'attitude, du côté Ouest par le Djebel Hanaf, de 1.208 m d'altitude.

Un ravin très profond est creusé dans la dolomie, roche calcaire laissant des escarpements roses et certains rouges. Sept «gueltas» sont formées en étages et donnent des cascades grâce aux eaux de sources et le trop-plein du barrage d'El-Mefrouch, situé en amont. Dans ces gueltas, de différentes grandeurs, Ezzerga, Ouerda, Tbal, Faroudj, Spahis..., de nombreux Tlemcéniens ont appris à nager, quelquefois en faisant l'école buissonnière.

Havre de paix et de tranquillité, fierté des sites touristiques de Tlemcen, anciennement connu et visité par la population et des touristes étrangers, El-Ourit peut nous conter son histoire et son passé durant les saisons estivales et les veillées du mois de Ramadan. Même les week-ends, des concerts de musique andalouse, populaire et de partitions folkloriques s'y déroulaient. Attirant une nombreuse population et des familles de Tlemcen. Où se conjuguaient gaîté, joie, amusements... chez les Abbas, Bahlouli, Alfred, Guendouz, Mamane. Orchestres et musiciens se produisaient dans ce fabuleux site magnifiquement décoré par la nature. Les soirées étaient animées par Cheikha Tetma, Cheikh Larbi Bensari, son fils Redouane, Abdelkrim Dali, Reinette, Zouzou, Cheikh Salah, Samy El-Maghribi, Lili Abbassi.

La disparition des eaux des cascades par nécessité conjoncturelle, pour permettre en effet au barrage du Mefrouch de stocker l'eau pour l'alimentation de la population, a fait fuir les habituels visiteurs. S'y ajoutaient l'insécurité, le terrorisme et la peur. De ce fait, les gens ont déserté les lieux, entraînant même les habitants de la zone éparse. El-Ourit est devenue une zone dangereuse. Aussi, des postes de garde et de contrôle furent mis en place, composés de gendarmes et d'éléments de l'ANP.

Il y a un mois, en randonnée avec des amis, nous avons constaté que des travaux sont en cours au niveau du pont. La dénommée Ezzerga (guelta) reprend vie, avec la mise en eau actionnée par un système hydraulique permanent, l'aménagement de passerelles et de chemins dallés, un plongeoir. Bravo pour cette heureuse initiative et la belle entreprise. Cela fera beaucoup d'heureux.

Avec l'arrivée de l'éclairage public sur le pont, pourquoi ne pas prévoir l'illumination de ce fascinant site par des projecteurs et la construction d'un transfo pour faire face aux besoins ? En 1982, faute de crédits, ce projet ne pouvait pas se réaliser. Il n'y a que l'illumination des grottes de Béni-Aâd qui a pu être réalisée. Aussi, les travaux entrepris pour la réhabilitation et la mise en valeur doivent être complétés par la restauration des établissements existants autrefois (café, cantine, restaurant). Il faudrait inviter les anciens gestionnaires ou propriétaires des locaux à prendre en charge les travaux nécessaires pour la remise en état des lieux. Il serait souhaitable d'envisager la construction d'un hôtel ou de chalets de classe pour accueillir les touristes et les passagers, avec également une salle polyvalente annexe à l'hôtel, où pourraient se dérouler des réunions, conférences, fêtes de famille, etc. Et aussi faire procéder à la réfection du chemin pédestre d'accès sur les hauteurs, qui offre une vue imprenable en passant sous le pont centenaire de la SNCFA, conçu et réalisé par Gustave Eiffel. La réouverture de ce chemin ferait le bonheur des randonneurs.

Il est utile de rappeler qu'un circuit pittoresque riche en chlorophylle était fréquenté par les pistards. Ce fameux circuit prenait naissance à Sidi Tahar en passant par El-Bâal, le moulin M'cifi, en longeant ensuite le canal du Nazaréen, sur le flanc du Djebel Hanaf.

Ainsi, El-Ourit reviendra un autre centre d'attraction et de festivités pour les visiteurs, routiers, touristes...

Accoudés sur la balustrade, mes amis et moi avons longtemps médité et remémoré l'ancien temps en fredonnant un refrain de la musique andalouse, qui nous semblait venir du fin fond du ravin et des jardins en écho: «M'chaou ou khellaouni, ou ghabou âaliya lahbab ou lashab. Khellaouni wahdi wbkit wahdi. Wkich naâmal ya lahbab, debrou âaliya...» Ensemble, nous lui avons répondu du fond de nos coeurs. Voilà, ils sont revenus te redonner vie, le mérite et les honneurs auxquels tu as droit, en souvenir des anciens: M'chit lel-Ourit, El-Ourit pour te contempler...



Re: Tlemcen: ville patrimoine [3649]

Arslane

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Posté le : 18/07/2009 à 10:43 (Lu 13154 fois)
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L'architecture et l'urbanisme, une question de fawda en Algérie
par Benkoula Sidi Mohamed El Habib*

«L'architecture est un esprit qui ne peut jamais être satisfait, il est complètement insatiable», KAHN (Louis), Silence et lumière, Editions du Linteau, 1996, p. 137.

Je ne peux que me réjouir à entendre les propos de certains, d'avoir suscité dans les pages du Le Quotidien d'Oran un débat soutenu sur les questions de l'urbanisme et de l'architecture. Même si mes réflexions modestes ne semblent pas avoir particulièrement attiré l'attention des décideurs qui continuent à démolir et à défigurer nos patrimoines (la Salamandre de Mostaganem, la grande mosquée et le théâtre d'Oran), à promouvoir des projets qui ne respectent pas les sites, des projets sans éthique urbaine et architecturale (le futur Palais des Congrès d'Oran), et à ne pas réagir à l'irrespect des particuliers des lois les plus élémentaires de l'urbanisme (constructions de plus en plus hautes dans les quartiers résidentiels comme au Castors ou Point du Jour).

Aussi, je fus très heureux à la lecture de l'excellent article de Mr BENTRIKI (Mahfoud) «A propos de La Salamandre wa berd el hal». L'auteur de cet article, dans un bien meilleur français que le nôtre, aurait voulu que nous précisions, Messieurs SARIANE et moi-même, que ce ne sont pas les Mostaganémois qui ont démoli Mostaganem, mais plutôt les membres de la commission de la Wilaya de Mostaganem qui a commandité l'opération. «Les décideurs viennent encore une fois de «condamner le rêve» en terrassant, sans aucun état d'âme, un patrimoine qui faisait il n'y a pas si longtemps, la particularité et le charme de ce pittoresque village que tout Mostaganémois porte en son c½ur, sauf bien sûr les adeptes de l'extrême.».

Comme nous l'avons déjà signifié, tous les problèmes d'architecture et d'urbanisme se posent dans nos villes. Ils sont liés à une gestion chaotique de l'espace urbain qui ne prend pas du tout en compte les particularités du site, et encore moins de l'existant bâti et naturel. Au quotidien, l'espace est massacré. Il ne manque pas un jour où un man½uvre creuse quelque part. Actuellement une bonne partie de la ville d'Oran est concernée par les travaux du tramway. Ils se déroulent dans un désordre total. De nombreux trous ne sont pas signalés, le soir l'éclairage est faible, et dans cette situation devenue presque «NORMALE», les conducteurs sont exposés à des dangers imminents. Pourtant, dans ces conditions graves, où l'Etat ne rend pas honneur à sa propre image, nos autorités n'ont aucun complexe de retirer le permis de conduire. Je trouve que cette mesure est répressive, même si je sais que nos conducteurs, quels que soient leurs âges ont tendance à ne plus respecter aucune règle du code de conduire. Toutefois, quelle règle dans ce pays est encore révérée ? Surtout que les règles chez nous ont plutôt tendance à changer facilement, selon les intérêts plus que les contextes.

En fait, qui est responsable de cet urbanisme de la «fawda» ? J'ai commencé à dire à mon entourage que la fawda, le désordre est génétiquement culturel chez l'Algérien. Personne ne respecte rien quel que soit son niveau d'instruction, sa position sociale, le rôle qu'un tel tient dans la société, tout le monde semble avoir entériné, voire consacré ce désordre au fond de lui-même. Cette fawda comportementale que nos sociologues semblent négliger, gangrène nos milieux urbains et prend des formes diverses.

Le principal, l'idée est la première victime de la rigidité malencontreuse du système algérien défaillant. Une fois j'ai entendu dire un architecte qu'un certain wali, au cours d'une réunion, déclarait qu'il ne voulait pas de la théorie mais de la pratique. Il jugeait que la théorie est une perte de temps.

Ce wali n'a pas compris, comme peut-être la majorité de nos diplômés d'architecture, qu'il ne rend pas du tout service à l'architecture en la privant de ce qui lui est de plus substantiel Ce substrat qui est la théorie. Dans les pays qui se respectent, les responsables de l'urbanisme et de la création architecturale jonglent avec la théorie. Cette dernière fait peur à nos responsables, car elle dévoile, révèle leur inaptitude à se défaire de leurs certitudes empiriques qui n'ont jamais rendu service à nos villes. Van de Velde fut directeur de l'urbanisme, Auguste CHOISY qui n'a jamais construit de sa vie, a cependant rédigé une ½uvre éternelle, censée être incontournable pour les architectes du monde entier, «Histoire de l'architecture» où il répertorie l'histoire des techniques de la construction depuis la nuit des temps à son époque.

En architecture et en urbanisme, je ne cesse de constater qu'il ne s'agit pas en Algérie d'une crise des idées, mais plutôt d'un rejet pur et simple des idées. Certains architectes chargés d'idées et dotés d'une sensibilité de fibre artistique, mais qui n'ont jamais bâti, souffrent du dicton qui dit «el mwalfa khir men el telfa», c'est-à-dire que l'on préfère l'objet de l'habitude à celui de l'inconnu. En ce sens, les responsables préfèrent donner des projets aux «Professionnels», c'est-à-dire les architectes des 100 et énième logements, habitués à la recette poteau-poutre qu'ils mélangent à toutes les sauces.

KAHN (Louis), grand architecte et enseignant d'architecture avait horreur des professionnels. Selon KAHN, il est fondamental de distinguer le professionnel qui calcule et économise selon une démarche très techniciste de l'architecte qui se soucie de la captation des intuitions, qui tente de saisir la nature de la demande dans son expression la plus architecturale possible et qui n'hésite pas à faire plus, tant que le beau est inhérent à l'objet en conception. KAHN avait l'inspiration dans le débat avec ses étudiants et ses commanditaires.

De ce fait, un grand architecte comme SILARBI à Oran, homme de position, fin connaisseur de l'architecture et de ses expressions multiples se retrouve du coup sanctionné par les blocages du système. Il excelle dans la création des maisons individuelles, dont l'½uvre profonde reste inconnue et/ou incomprise dans nos milieux d'architectes.

On le taxe d'architecte de la maison, peut-être parce que ne sachant pas qu'à titre d'exemple, le monument très international BOTTA (Mario) architecte déclarait : «J'ai commencé mon apprentissage en travaillant, justement, sur des maisons particulières, et puis j'ai approfondi ma pratique d'architecte dans ce domaine et la question de la maison est restée essentielle pour moi. C'est une espèce de laboratoire propice au surgissement de problématiques plus vastes.» . Cette déclaration résume très bien le parcours d'un Le Corbusier qui ne pouvait être l'urbaniste qu'il fut sans avoir travaillé ses théories d'abord dans ses maisons. MURCUTT (Glenn) doit son prix Pritzker à son ½uvre constituée majoritairement de maisons individuelles. La maison est le commencement obligé en architecture. Ce commencement que nos architectes algériens ratent tous les jours.

Toutefois, j'ai l'espoir de croire que les prémices d'un débat sur l'architecture et l'urbanisme commencent à surgir. Seulement pour le propulser il faudra que nos décideurs actuels, qui versent dans les erreurs et les scandales, et qui n'ont pas la verve et la grâce exceptionnelles de Mouloud Kacem Naït Belkacem, prennent l'initiative de nommer aux postes clefs des âmes sensibles, des personnages cultivés qui sont à l'écoute de l'½uvre initiale et de ses effets sur nos sociétés en mutation sociale, économique et politique, pour ne reprendre que les propos de DELUZ (Jean-Jacques) qui a passé toute sa vie d'architecte – urbaniste à tenter de saisir le développement d'Alger.

Il s'agit, aussi, d'impliquer les universitaires dans le cadre de conventions, de contrats dans l'évaluation des projets que l'Etat compte engager, et de cesser de diminuer l'université, parce qu'elle est pour ne reprendre que quelques propos de CHIRAC (Jacques), l'avenir de toute nation. Il ne faut pas hésiter à nommer, en dehors des réseaux d'amitié et du bni3amiss, des universitaires aux postes dont dépendent nos environnements, même s'ils sont récalcitrants, réfractaires, ou contradicteurs des idéologies des dirigeants, pourvu qu'ils assument leurs responsabilités, leurs idées, qu'ils rompent avec la logique de la soumission aux plus forts, et qu'ils aident la création dans toutes ses formes, dans les domaines de l'architecture et de l'urbanisme, à s'exprimer pleinement.



*Architecte -

Re: Tlemcen: ville patrimoine [3667]

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Posté le : 21/01/2010 à 13:20 (Lu 13068 fois)
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wow quel travail!
c'est un veritable fond d'archives ce forum!


Re: Tlemcen: ville patrimoine [3672]

brixi

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Posté le : 22/01/2010 à 23:44 (Lu 13066 fois)
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Citation : Arslane
wow quel travail!
c'est un veritable fond d'archives ce forum!
c un monument

Re: Tlemcen: ville patrimoine [3678]

Arslane

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Posté le : 23/01/2010 à 14:51 (Lu 13064 fois)
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J'espere pas un monument qui tombera en ruines comme Mansourah...

Re: Tlemcen: ville patrimoine [3683]

brixi

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Posté le : 23/01/2010 à 16:21 (Lu 13060 fois)
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Citation : Arslane
J'espere pas un monument qui tombera en ruines comme Mansourah...
mansourah est toujours malgré son état de ruine

Re: Tlemcen: ville patrimoine

Arslane

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Posté le : 23/01/2010 à 22:29 (Lu 13058 fois)
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forcement c'est la ruine de financer la restauration d'une ruine


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